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Ryan Sook (Illustrateur)
EAN : 9781401201937
144 pages
DC Comics (01/03/2004)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Written by DAN SLOTT Art by RYAN SOOK and WADE VON GRAWBADGER Painted Cover by ERIC POWELL Collecting the edgy 6-issue miniseries, ARKHAM ASYLUM: LIVING HELL examines the dark underbelly of Gotham's notorious "House of Madness!" Warren White, one of Gotham's most successful financiers, thought he could beat his jail rap by pleading insanity. Now he's finding out why you don't cop an insanity plea in Gotham! Expect appearances by Batman, The Joker, Two-Face, Poison I... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre ; il vaut mieux être familier des principaux ennemis de Batman pour pouvoir pleinement l'apprécier. Ce tome comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement publiés en 2003, avec un scénario de Dan Slott, des dessins de Ryan Sook, un encrage de Wade von Grawbadger et Jim Royal, une mise en couleurs de Lee Loughridge, et des couvertures d'Eric Powell.

Il y a un siècle ou deux, dans la cave de la bâtisse où sera plus tard construit l'asile d'Arkham, un individu se livre à des pratiques médicales interdites dans le plus grand secret. de nos jours, un juge rend son verdict. Warren White (surnommé le grand requin blanc) s'est rendu coupable de fraudes à grande échelle, s'étant toujours vanté que seules les petites gens payent des impôts. Pour éviter le pire, son avocat a plaidé la folie. le juge retient cet argument, White évite la prison mais la sentence le condamne à un internement à l'asile d'Arkham. Dans le véhicule qui le transfère sur place, il voyage avec Mad Hatter, Scarecrow et Riddler. C'est dans ces conditions qu'il découvre cet établissement dont il n'avait jamais entendu parler. Il partage une cellule avec un tueur en série persuadé de communiquer avec des fantômes. Lors de sa première douche, il fait tomber sa savonnette et c'est le Joker qui lui ramasse. Il se rend régulièrement aux consultations avec Anne Carver, la psychiatre d'Arkham, bien décidé à réussir à la soudoyer pour être transféré dans un autre établissement.

Pendant des années, Arkham asylum (1989, de Grant Morrison et Dave McKean) a été la meilleure vente de recueil de DC Comics. Il était donc logique que l'éditeur essaye de décliner ce concept en franchise. Pour commencer, l'asile d'Arkham est souvent apparu dans les séries mensuelles de Batman (par exemple Last Arkham, 1992), mais pas de minisérie à l'horizon. Lorsque le lecteur plonge dans "Living Hell" (qui porte donc l'étiquette "Arkham asylum"), il éprouve l'impression d'un récit sympathique, sans prétention. Certes il y a les couvertures d'Eric Powell (créateur et auteur de The Goon), légèrement exagérées, sombres à souhait, avec un savoureux fumet gothique, mais ce n'est pas lui qui dessine l'intérieur.

La première scène semble n'être là que pour souligner que le site d'Arkham a toujours été le lieu de meurtres perpétrés par des individus pas très bien dans leur tête. Certes, White côtoie des grands criminels (Joker, Killer Croc, etc.), mais le lecteur sait que la règle dans ce genre de récit est que ces personnages ne connaîtront pas d'évolution significative. Or les nouveaux personnages introduits brillent par leur simplisme : Doodlebug (prêt à tuer pour ses graffitis), Junkyard Dog (trouvant ses armes dans les ordures), Jane Doe (une amnésique experte dans l'art de décrypter le profil psychologique d'un individu pour assumer sa personnalité). Slott semble reprendre la recette utilisée par Alan Grant des années auparavant, enrichissant la galerie d'ennemis de Batman avec des criminels normaux (= sans superpouvoirs), mais avec un sacré grain (par exemple Zsasz). Les dessins de Ryan Sook sont sympathiques, entre simplisme et insistance prononcée à dessiner des visages habités par d'étranges émotions peu réconfortantes. Lee Loughridge insiste sur des teintes sombres et inquiétantes, pour une ambiance vaguement menaçante.

Mais il y a cette scène (très chaste) sous la douche, avec un Joker très suave, dans laquelle Slott manie le sous-entendu avec retenue (ne jamais se baisser dans une douche commune en prison) et Sook donne une interprétation visuelle du Joker originale et déstabilisante. Quelques scènes plus loin, il y a une relation sexuelle (non explicite) tarifée entre 2 détenus). Slott développe plusieurs personnages très originaux, avec chacun leur histoire sortant de l'ordinaire : Aaron Cash (le responsable de la sécurité, avec une mise en scène de sa motivation remarquable), Jane Doe (avec ses méthodes empruntées à Monsieur Ripley de Patricia Highsmith), et le plus étonnant de tous Humphry Dumpler (aussi simplet qu'imprévisible, avec une apparence aussi naïve que stressante). Décidemment il ne s'agit pas d'une histoire pour les enfants, et les personnages présentent une épaisseur insoupçonnée, Warren White refusant également de jouer la simple victime effarouchée dans ce milieu angoissant.

Au bout de 2 épisodes, le lecteur s'est préparé à avoir une succession d'histoires courtes, n'ayant que comme seul fil conducteur la présence de Warren White. Son sentiment se confirme avec le troisième épisode, consacré à Humphry Dumpler (Humpty Dumpty), personnage s'exprimant en rimes, avec une narration s'apparentant à celle d'un conte pour enfant. Slott s'en tire avec adresse, insérant même une référence à l'époque où Batman se battait dans des décors de machines à écrire géantes, le "Sprang act" qui a interdit la construction de ces objets géants et leur implantation à Gotham (en référence à Dick Sprang). Avec un sourire de suffisance, le lecteur entame la deuxième moitié du tome, ayant bien compris qu'il aura droit à 3 autres récits distrayants à la saveur originale. C'était sous-estimer Dan Slott qui a bel et bien construit une intrigue en bonne et due forme, savamment tissée pour que tous les fils des intrigues secondaires finissent par participer à une intrigue principale, avec une habilité remarquable. La scène d'ouverture finit elle aussi par s'intégrer au schéma narratif global, pour une histoire prenant un tournant vers le surnaturel, avec participation du Demon de Jack Kirby.

Comme beaucoup de ses collèges, Ryan Sook s'intéresse plus aux personnages qu'aux décors, laissant Lee Loughridge combler les arrières plans avec des camaïeux appropriés. Il est visible dans ce récit qu'il est fortement influencé par Kevin Nowlan (ou Modern Masters volume 4), en particulier dans la façon de dessiner les contours d'un trait fin d'épaisseur constante, et de réduire à leur plus simple expression les traits des visages. Mais il a bien appris sa leçon et il sait également reproduire la manière dont il utilise l'épaisseur des traits pour conférer des expressions ambigües ou menaçantes aux personnages. Il conçoit également des apparences spécifiques pour chaque personnage, les rendant immédiatement reconnaissables. Pour une raison mystérieuse, il dessine souvent les individus avec des épaules tombantes. Même si Sook abuse de la facilité qui consiste à se passer de dessiner des décors, ses personnages possèdent une forte présence dans chaque case (avec une interprétation aussi personnelle que convaincante du Joker), et Loughridge masque avec efficacité ce manque d'arrières plans.

Parti pour une suite d'épisodes plaisant mais sans grande envergure, le lecteur découvre petit à petit des personnages inoubliables et pour certains improbables (Aaron Cash, Warren White, Jane Doe, Humphry Dumpler), dont les actions finissent par s'insérer dans une intrigue consistante et intelligente, avec des sous-entendus pas si innocents que ça. La personnalité graphique de Sook lui permet de se faire pardonner la trop grande absence de décors.

DC Comics remettra encore un peu de temps avant de réussir à capitaliser sur le nom "Arkham Asylum" : Joker's asylum (2008), Arkham reborn (2009), Arkham asylum - Madness (2010), Joker's asylum Vol. 2 (2010), etc.
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