Citations sur Ma vie toute pourrie (13)
- La vie est tellement bizarre, ai-je répondu.
- Alors là, pas du tout, a dit Darcie avec son réalisme habituel. Elle est parfaitement logique. Tout est gouverné par la loi de cause à effet.
J'ai réfléchi à sa théorie en essayant de l'appliquer à ma situation.
Cause : jour de rentrée sans Gemma.
Effet : crise grave.
Cause : un nouveau trop craquant me fait un sourire génial en cours d'histoire.
Effet : je flashe à mort pour la première fois.
Cause : Cat débarque au Collège alors que je ne l'avais pas vue depuis six ans.
Effet : Etonnée et contente.
Normal que je ne m'y retrouve plus. C'est beaucoup pour une matinée.
C'est un des grands dangers d'avoir une amie superbe, et c'était difficile de ne pas le remarquer : ses innombrables admirateurs vous considèrent uniquement comme une source d'information.
Après qu'elle a raccroché, je suis restée assise près du téléphone, un peu hébétée. Gemma avait raison. J'étais une amie horrible. Je ne me préoccupais pas assez d'elle pour m'être intéressée à sa grande nouvelle. J'étais trop absorbée par mes problèmes personnels.
C'est tellement plus facile de rester soi-même ! Finalement, c'est de loin le meilleur conseil que j'aurais à donner.
Cat est arrivée peu après. Je l'ai su avant de la voir, à cause des garçons de la table d'à côté, surtout un, qui a raté sa bouche avec sa canette de Coca et qui a tout renversé sur son tee-shirt.
- La vie est tellement bizarre, ai-je répondu.
- Alors là, pas du tout, a dit Darcie avec son réalisme habituel. Elle est parfaitement logique. Tout est gouverné par la loi de cause à effet.
J'ai réfléchi à sa théorie en essayant de l'appliquer à ma situation.
Cause : jour de rentrée sans Gemma.
Effet : crise grave.
Cause : un nouveau trop craquant me fait un sourire génial en cours d'histoire.
Effet : je flashe à mort pour la première fois.
Cause : Cat débarque au Collège alors que je ne l'avais pas vue depuis six ans.
Effet : Etonnée et contente.
Normal que je ne m'y retrouve plus. C'est beaucoup pour une matinée.
Le samedi matin, je faisais la grasse matinée, quand j’ai cru que je rêvais : j’entendais l’aspirateur ! Je suis restée un moment dans mon lit à réfléchir, et j’ai fini par penser que c’était la télé. Mais en descendant, je suis tombée sur papa, dans le tablier rose à fleurs de maman, qui passait l’aspirateur pendant que Ryan faisait la vaisselle !
– Salut, Risette ! m’a lancé papa, qui avait retrouvé son éternelle bonne humeur. On fait un peu de ménage.
– Je vois ça, ai-je répondu. Tu le paies combien ?
J’ai désigné Ryan du menton.
– Pas une saucisse, m’a assuré papa en langage boucher. Ah, tiens, ta copine Cat a appelé. Elle va passer.
Voilà qui expliquait toute cette soudaine activité. Ils ne pouvaient pas supporter l’idée que la belle Cat découvre dans quelle porcherie ils vivaient !
Sur le chemin du retour, j’ai décidé d’acheter des gâteaux pour faire plaisir à maman. Elle avait l’air épuisée par son travail, et toujours déçue par son anniversaire de mariage, même si elle essayait de ne pas le montrer. J’étais en train de garer mon vélo devant la boulangerie quand j’ai vu Cat qui venait vers moi, avec les membres de son groupe, Mister Bleaney.
Elle était encore plus éblouissante sans son uniforme du collège. Elle portait un tee-shirt violet déchiré avec une grosse bouche rouge vif imprimée dessus, une minijupe en jean et un collant violet. Elle avait des tas de bracelets en cuir aux poignets et un foulard noir tissé de fils d’argent autour du cou. Ses yeux bruns étaient accentués par un trait d’eye-liner. Les autres étaient habillés dans le même style, mais surtout en noir.
Tout à coup, je me suis rendu compte de l’allure que j’avais. Je portais mon vieux sweat-shirt rose second degré avec une tête de cheval et j’étais couverte de boue des pieds à la tête. J’avais mis mes bottes et mon pantalon d’équitation les plus pourris. En me passant la main dans les cheveux, j’ai senti des brins de paille, comme l’avait dit la sœur de David. C’était la catastrophe.
Après leur départ, Cat m'a regardée d'un air consterné. Elle n'a pas eu besoin de parler. Je riais toujours, d'une sorte de rire désespéré et hystérique.
En repartant, on est retombées sur le mime qui nous a de nouveau suivies en imitant mon rire. Histoire que je sache bien à quel point j'avais l'air débile.
Je m’appelle Sam Wallis, j’ai treize ans, et ma vie est officiellement fichue. Sérieux.
Le problème, c’est que ma BFF (Best Friend Forever, ma meilleure amie pour la vie), Gemma, vient de déménager à des milliards de kilomètres et que je ne sais pas du tout ce que je vais devenir sans elle.
On faisait tout ensemble, avec Gem. Une de nos activités préférées, c’était de rédiger des listes de Plus et de Moins. Je ne me rappelle pas comment ça a commencé, mais tout y passait, des voyages scolaires aux paninis. Et en général, on finissait pliées de rire.
D’ailleurs, j’en ai fait une sur le départ de Gem.
Plus
Aucun.
Moins
Ma vie ne sera plus jamais comme avant.
Je ne connais personne d’autre au monde que les chèvres font rire.