Saga égyptienne, tome 5 : Le Dieu Désert

— Justement. C’est une pierre très spéciale. Tu ne dois la montrer à aucun homme, sauf…
— Sauf quoi ?
— … sauf si tu veux qu’il tombe amoureux de toi. Sinon, tu dois la garder cachée au creux de ta main. Sa magie n’opérera qu’une fois, alors veille à bien choisir celui à qui tu la montreras.

Ils avaient été réduits au niveau de bêtes par les traitements cruels et les conditions ignobles de leur captivité. Des mots aimables n’auraient aucun sens pour eux, la seule chose qu’ils comprenaient encore, c’était le fouet.

La virginité d’une princesse est d’une valeur inestimable pour la Couronne et l’État.

C’est l’une des matières les plus dures au monde. Rien ne peut la couper, rien ne peut la rayer, pas même la lame de bronze la plus affûtée. C’est pour cela qu’on l’appelle diamant, « la dure ». L’eau ne la mouille pas, mais elle adhère comme par magie à la peau de la femme qui la possède.

Nous venions de prouver qu’on ne pouvait nous arrêter. Certes, les Hyksos tenteraient probablement de prévenir leurs forces se trouvant entre nous et la véritable Égypte, mais les pigeons ne font que retourner là où ils sont nés, on ne peut pas leur assigner une autre destination.

La beauté a un prix.

Il était fait d’une matière extraordinaire à laquelle on donne le nom de « soie ». Extrêmement rare, elle vaut cent fois son poids en argent et vient d’un pays du bout du monde où ce ne sont pas des hommes mais des vers qui la fabriquent. Elle possède des pouvoirs magiques et repousse aussi bien les mauvais sorts que des maladies comme la peste et les Fleurs Jaunes.

C’est une chose de parler de transporter des centaines de lakhs d’argent, c’en est une autre d’avoir sous les yeux la masse et le poids que cela représente. Sans compter le problème de s’en emparer, de leur faire franchir des centaines de lieues à travers mer, montagne et désert, poursuivi par une armée vengeresse…

Il y a dans notre Égypte deux mystères que je ne suis jamais parvenu à éclaircir. Premièrement, bien que nous utilisions le cheval comme animal de trait et que nous ayons fait du char notre principale arme de guerre, presque aucun Égyptien ne monte à cheval. Deuxièmement, même si nous vivons sur les rives d’un puissant fleuve, rares sont les Égyptiens qui savent nager.

Nous avions ce que les Crétois voulaient : du blé, de l’or et de charmantes filles à marier. Les Crétois avaient ce que nous voulions : la plus redoutable flotte de guerre au monde, capable de faire le blocus des ports hyksos de l’embouchure du Nil et de transporter l’armée babylonienne le long des côtes sud de la mer du Milieu, nous permettant ainsi de prendre nos ennemis en tenaille.