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Critique de Luniver


Ivan Denissovitch Choukhov a été condamné à dix ans de camp de travail pour « trahison envers la patrie ». En réalité, il a simplement été fait prisonnier par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale avant de parvenir à s'enfuir, pensant, naïvement, qu'il serait accueilli à bras ouvert à son retour. Bien qu'ayant déjà effectué la majeure partie de sa peine, il sait pertinemment qu'elle sera prolongée encore et encore, et qu'il ne sortira probablement du camp que les pieds devant.

Choukhov supporte pourtant chaque journée avec une résignation qu'approuveraient les stoïciens de l'antiquité. Toutes les petites combines sont bonnes pour améliorer un peu son existence : ne pas manger toute sa miche de pain le matin pour la faire durer et avoir l'illusion d'avoir de plus grandes rations ; rendre de menus services à ceux qui peuvent recevoir des colis pour recevoir quelque chose en retour ; embrouiller les comptes du cuisinier pour obtenir une part de soupe supplémentaire ; cacher la meilleure truelle du chantier pour s'assurer de la garder tous les jours ; …

Dès les premières pages, on s'identifie à Choukhov : on sent le froid mordant qui essaie de se frayer un chemin jusqu'à lui, son creux à l'estomac, on partage sa crainte que le morceau de pain qu'il a caché soit dérobé pendant son absence, on tremble qu'un autre prisonnier ne le trahisse pour y gagner un petit avantage.

Une œuvre puissante, qui nous fait comprendre à travers un témoignage minimaliste tout l'envers du décor : un système totalitaire qui nie l'individu, lui enlève tout espoir et toute possibilité de réintégrer la vie normale.
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