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Citations sur Une journée d'Ivan Denissovitch (153)

Quand on travaille pour des hommes, on en met un coup ; quand c'est pour des cons, on fait semblant.
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— Pour sûr, fit Choukhov : le soleil est d'aplomb.
— Si le soleil est d'aplomb, fit le commandant, il n'est pas midi, mais une heure.
Ça épata Choukhov :
— Pourquoi ? Tous les vieux te le diront : c'est à l'heure de midi que le soleil est à son plus haut.
— Oui, fit le commandant, c'était vrai de leur temps. Mais, depuis, il y a eu un décret : le soleil, maintenant, atteint sa hauteur maximum à une heure.
— Pas possible ? De qui qu'il est ce décret ?
— Du pouvoir soviétique.
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Quand le bourane se met à souffler, c'est pas seulement qu'ils ne vous envoient pas au travail : ils ont même peur de vous sortir de la baraque. Parce que, de la baraque au réfectoire, si on ne tend pas une corde, vous ne retrouverez pas le chemin. Le détenu qui tombe dans la neige, faut plus compter le revoir vivant.

La neige de bourane, c'est fin comme poussière, mais ça donne des congères qui enterrent les barbelés, des types se sont évadés. Pas loin, bien sûr.
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À cause qu'il ne fait pas chaud dans le réfectoire, la plupart mangent le bonnet sur la tête, mais posément, en cherchant, sous les feuilles de chou noir, la bouillie de petits poissons pourrissants dont on recrache les arêtes sur la table. Lorsque ça fait un gros tas et que la brigade suivante va s'attabler, on les balaie d'un revers de sa main, et elles s'en vont craquer sous les bottes.

Mais on ne crache jamais les arêtes directement sur le plancher : c'est malpoli.
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Choukov avait rongé sa miche jusqu'aux doigts, mais en prenant soin de laisser un morceau de croûte, le demi-rond de la croûte d'en haut, parce qu'il n'y a pas cuiller au monde qui vaille un bout de pain pour vous nettoyer proprement une écuelle de kacha.
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Pour le réfectoire, le commandant du camp avait encore fait une autre loi bien sévère : comme quoi les brigades devaient y aller chacune en colonne par deux, et comme quoi, encore, une fois arrivées devant le réfectoire, sans monter les marches, elles devaient se reformer en colonne par cinq et attendre de pied ferme, d'ici que le préposé les laisse entrer.
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Soumettre, comme de règle, le manuscrit à la censure, c'était en effet aller au devant d'un refus assuré, refus dont il eût été à peu près impossible de la faire démordre, même sur intervention des hautes instances, la seule liberté vraiment respectée en U.R.S.S. étant celle d'interdire.

p.11 Préface
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Quand il était jeune, Choukhov, qui sait les brassées d'avoine qu'il a portées aux chevaux ! Jamais il ne se serait figuré qu'un jour, ça lui donnerait à rêver, une poignée d'avoine.
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« Quand on travaille pour des hommes, on en met un coup ; quand c'est pour des cons, on fait semblant. »
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Faire son lit, ici, c'est pas compliqué : on détache la couverture gris crasse bordée sous la paillasse, on s'allonge à même la paillasse (les draps, Choukhov n'a pas dormi dedans depuis - mais oui! - depuis 1941 qu'il est parti de la maison : même qu'il trouve drôle, à présent, que les femmes se donnent, en lessives, tant de tintouin pour une chose qui sert à rien), on met sous sa tête l'oreiller (garni, lui, en copeaux), on s'enfile les jambes dans la veste, on déploie le caban par-dessus la couverture...
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