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Critique de Wazlib


Oh mon Dieu que je n'ai pas aimé ce livre.

Le Mystère Croatoan (Croatoan, 2018) est un roman fantastico-sf-thriller écrit par Jose Carlos Somoza. A la croisée des genres, il s'agit surtout d'un récit à proprement parler apocalyptique, puisqu'on est ici en plein dedans (ce fut également ma lente apocalypse).

En gros, un mystérieux éthologue suicidé deux ans plus tôt a prédit à son ancien cercle de proches une fin du monde à l'heure près. Pas n'importe comment, et accrochez-vous: on observe au-travers le monde des hordes de centaines de milliers d'animaux et humains mélangés, tantôt marchant, tantôt rampant, tantôt s'entretuant, tantôt poursuivant leur marche de façon automatique. Et personne ne semble comprendre d'où viennent ces espèces de déferlantes de chair, où l'homme est bien remis à sa place dans le règne animal. Sauf bien sûr, notre héroïne Carmela, qui tentera de comprendre les liens entre son ancien professeur, ses théories et l'effondrement du vivant tel qu'on le connait.

Alors, on va tout de suite détailler ce qui était bon dans ce livre (et qui explique que la note ne soit pas nulle non plus).
Tout d'abord, c'est effectivement mystérieux. L'atmosphère distillée dans la première moitié du roman est intrigante et porte régulièrement le lecteur dans un certain malaise.
C'est également assez évocateur, riche en image d'apocalypses, pour le coup assez originales. Autant les stricts lecteurs de blanche se trouveront vite impressionnés par ces chariots humains, autant les amateurs de SFFF ne sauront trouver ici un argument justifiant à lui seul leur lecture.

Et pour ce qui ne va pas:
- le bouquin est extrêmement fade. Même s'il n'est franchement pas médiocre, il manque d'une fougue certaine. Comment dire: malgré un sujet qui se prêterait à un rythme tambour battant et une atmosphère insoutenable, on est ici face à un récit extrêmement plat. Les différents rebondissements tombent systématiquement à l'eau.
- Les personnages sont affreux. Pour ainsi dire, on ne s'attache à aucun d'entre eux. Rajoutons qu'ils sont parfaitement caricaturaux (au moins concernant Borja, le peintre, la bande de mercenaires...).
- le tout donne un fin assemblage de série Z. Disons que se boire une soupe déshydratée en septembre vous réchauffera, mais ne comptez pas dessus pour en faire un souvenir impérissable. Bah c'est pareil.
- N'oublions pas que ce livre ne donne pas grandement à réfléchir. Pouvant évidemment être affiché en grande métaphore éco-humaniste replaçant l'homme au centre d'un monde qui décidément tourne sans lui (ou avec lui, en égal), ce serait en vérité sacrément tiré par les cheveux de vous le décrire comme ça. Ca ne raconte pas grand-chose quoi, par contre on sent qu'à grands renforts de théories fumeuses pseudo-scientifiques, ou de perceptions soudainement philosophiques, on essaie de nous bourrer le mou. Ca ne fonctionne évidemment pas.

Donc voilà tout: Somoza livre ici un ouvrage fade, parfois pompeux et contemplatif. A lire si vous êtes réellement intrigués.
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