Une fois n'est pas coutume, on a fait une infidélité à nos libraires favoris, mais il faut dire qu'après sa présentation dans le Book Émissaire du dimanche soir animé par @atrapenard il n'était pas possible d'attendre jusqu'au lendemain pour dévorer
Djinns. Premier roman de
Seynabou Sonko,
Djinns nous a emportés dans un flow puissant grâce à une écriture parlée, aussi drôle qu'imagée.
Dans ce conte initiatique, qui se déroule au quartier, Penda se construit aux côtés de divers personnages. Tous composent avec leurs
djinns.
« Selon la sourate 51 du Coran, les
djinns, tout comme les hommes, ont été créés par Dieu afin qu'ils l'adorent. Tout comme les hommes, certains d'entre eux sont sur le droit chemin, et les autres, les mécréants, errent sur terre en attendant le jugement dernier. Bons ou mauvais, ils peuvent prendre la forme de végétaux ou d'animaux, principalement de serpents, allant parfois jusqu'à posséder mentalement ou spirituellement un être humain ».
A travers cette allégorie du djinn, l'auteure retrace au-delà des difficultés du multiculturalisme, la dualité de l'humanité.
Dualité de chaque humain souvent pris entre deux eaux. Dualité de chaque émigré/immigré qui grandit entre deux mondes. Dualité d'un parler d'apparence si simple, qui en dit tant sur son monde. Dualité de la vie dans le quartier, enclave multiculturelle et sociale si éloignée du monde qui la jouxte. Dualité du monde occidental, si terre à terre et du monde spirituel qui habite tant de personnages de
Djinns, dualité qui s'illustre de façon magistrale à travers la quête de guérison de Jimmy, ravagé par le cannabis, diagnostiqué schizophrène ou simplement doublé d'un « djinn pas content ».
Djinns nous a faits rire, nous a émus et nous a faits réfléchir. What else? A lire!