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Critique de Fortuna


Un peintre vient passer quelques jours dans la montagne, dans une station thermale désertée depuis que la guerre russo-japonaise a débuté en 1904. Il y apprécie le calme pour se consacrer à son art et réfléchir à la condition de l'artiste, ne plus exister que comme peintre. Il recherche l'impassibilité mais bientôt il est troublé par une jeune femme étrange, Nami, qui semble perturbée après son divorce.

Un très beau texte, très poétique, nourri de réflexion sur la littérature et la peinture, illustré de haïkus, petits poèmes japonais de dix-sept syllabes. Il ne s'y passe pas grand chose mais tout est dans la subtilité des relations entre les personnages qui glissent comme des ombres, des paysages sublimes, et la guerre en arrière plan qui menace les jeunes appelés comme la folie qui guette les amours contrariées. Car l'artiste, recherchant la beauté, saisissant l'instantanéité de la perception, se nourrit aussi de cette désespérance...

L'auteur, Natsumé Soseki, a disparu il y a un siècle mais son roman est d'une grande modernité. Ses réflexions sur la destinée de l'homme contemporain, le rôle de l'artiste et l'art abstrait, les dangers de la civilisation moderne sont très actuelles.

" J'ai par hasard obtenu une journée de sérénité
J'ai compris cent ans d'agitation
Où pourrai-je garder cette nostalgie lointaine ?
Sinon dans le ciel vaste où règnent les nuages blancs ?"
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