-{...} En venant dans ta couche, je me suis dit que tu me croirais. Après le coït, les oreilles des hommes sont moins sourdes qu'à l'ordinaire.
-Je t'écoute et je saurai t'entendre. Mes oreilles ne sont point soumises aux caprices de ma verge...
Et c'est ainsi que l'on doit se séparer. Avec la certitude que l'on ne se quitte pas.
Très belle ouvrage que ce roman policier médiévale. Très belle intrigue qui vous incite à ne pas lâcher l’histoire avant la fi n. Les détails, description et annotations sont particulièrement intéressantes et fournis, nous plongeant dans cette période où religion connaissance et commerce sont étroitement liés. C’est une réussite qui n’a rien à envier aux ouvrages de référence des romans policiers historiques.
Les anges, toujours les anges, murmure le chevalier pour lui-même. Que peut bien tramer le démon à l'ombre de leurs ailes ?
Tous les livres que tu lis sont autant de jardins où tu te promènes.
- La pauvreté n'est pas une perfection en soi. Elle est une voie vers la perfection. Quant à l'argent, je te le concède, il est un bon serviteur et un mauvais maître...
Le moyen âge ayant épuisé le contenu de l'éternité, nous donne le droit d'aimer les choses passagères.
Tant de choses du passé s'effacent au fil du temps que chacun se retrouve davantage fait d'oubli que de souvenir.
L'homme est stupéfait. Il contemple les modestes deniers comme s'il s'agissait d'un véritable trésor. Jamais, de toute sa vie de serf, il n'a tenu entre ses doigts une pièce d'argent. Alors que dire d'en posséder deux à la fois ?
Pour être sûr de ne pas les perdre, il les fourre dans sa bouche et presse son visage contre les mains du Maître.
« Un chien ne s'y prendrait pas d'autre façon pour manifester sa reconnaissance » songe le tailleur de pierre. Et il est en même temps ému par la touchante candeur de ce geste et révolté d'un monde injuste au point de rendre un tel geste possible.
A peine franchis les murs de la cité de Carcassonne, c'est déjà la pleine campagne, jonchée de rares masures d'où montent de filets de fumée pour parapher le ciel. Tout autour s'étend la mer figée des labours avec ses sillons de glèbe retournée ondulant comme autant de vaguelettes brunes qu'aucun vent ne fait bouger. Cà et là, quelques prés en jachère laissent la terre reposer. Plus loin commencent les contreforts rocailleux des monts des Corbières.