Les aventures de Skander Corsaro, tome 1 : Il n'y a pas de passé simple

«J’ai toujours été impressionné par ma propre faculté d’affabulation. Mon ex appelait ça du mensonge. Grave erreur. Chez moi, c’est spontané. Aucun calcul vicieux ni intention de nuire. C’est de l’imaginaire à l’état pur. Ce qui est excitant quand on invente une chose, c’est de la rendre vraie après coup. Du grand art. Elle devait être allergique à l’art. »

Je ne savais pas encore que, pour un peintre, le sujet n'a aucune importance. C'est la peinture qui compte. A cet instant, je croyais que c'était moi. Portrait d'un benêt intégral.

- Cependant tu ne peux rien comprendre au Moyen Age, si tu ne sais pas que dans les consciences de l'époque, Dieu était partout et tout le temps.
- Ça ne les empêchait pas de s'entre-tuer aussi tranquillement qu'aujourd'hui.
- Non, mais ça leur faisait construire des abbayes...
Je crois qu'ils avait compris que Dieu est l'autre nom du vide. Ils bâtissaient autour du vide...Tu vois, je me demande si toute forme de création, ça n'est pas simplement une façon de combler le vide ou l'absence. Et c'est peut-être la vraie recette du bonheur.

M. Berland qui dirige l'agence locale du Courrier du Sud-Ouest, m'a conseillé de châtier mon langage. J'aime bien le verbe châtier. C'est costaud à conjuguer, surtout au subjonctif.

Je me suis assis devant la table de camping qui me servait de bureau. "Du provisoire, avait dit le patron, vous vous installerez dans l'ancienne cuisine dès que le peintre aura fini. Vous aurez une fenêtre pour vous tout seul". Super. Le problème, c'est qu'on ne savait pas quand le peintre allait commencer.

«J’ai toujours été impressionné par ma propre faculté d’affabulation. Mon ex appelait ça du mensonge. Grave erreur. Chez moi, c’est spontané. Aucun calcul vicieux ni intention de nuire. C’est de l’imaginaire à l’état pur. Ce qui est excitant quand on invente une chose, c’est de la rendre vraie après coup. Du grand art. Elle devait être allergique à l’art. »