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Critique de isabellebarrier


Le pire de l'homme ne serait-il pas l'immobilité ?
Voilà ce que m'inspire « Epilogue », un titre qui sent la fin, une histoire dont l'action débute dans une maison de retraite, une couverture pas fringante, mais…un reflet dans les lunettes et un résumé qui pique la curiosité. Franchement, combien d'auteurs placent l'action de leur roman dans un EHPAD ? Combien choisissent un personnage de 84 ans ? C'est pas glamour, ça fait rêver personne de lire la description de ce qui nous attend et pourtant il s'en passe des choses dans ce roman ! Toujours très bien écrit, des personnages hors du commun et je ne vous en dis pas plus, lisez-le !
Frédéric Soulier ne reste jamais sur le même thème. A chaque lecture, je découvre de nouveaux personnages, de nouveaux lieux, des époques et des environnements différents… Embarqué lui-même par une imagination foisonnante, il se lance dans des sujets variés tout en ayant une prédilection pour ce que nous avons de pire en nous. Il déchiquète dans ses textes nos masques, nos apparences, notre éducation, notre bienséance, notre savoir-vivre. A la manière d'un Oscar Wilde qui, à travers « le portrait de Dorian Gray », nous montre ce que nous avons de plus laid, Frédéric Soulier nous place face à un miroir. Nous y voyons la noirceur de nos âmes et de nos pensées. Nous y voyons aussi ce que nous essayons de fuir, ce que nous ne voulons ni voir, ni entendre. Dans chacun de ses écrits, autour des personnages et de leurs vies propres, les sociétés sont crues, fourbes, brutes ou indifférentes. Mais il y a aussi une forme de tendresse, peut-être un peu de compassion dans ses descriptions comme pour nous dire que quoi que nous fassions, quelle que soit notre culture, notre éducation ou notre volonté, notre nature animale ne peut complètement disparaître.
J'aime la sensibilité qui transparaît dans le portrait de nos cellules collectives et différentes qui parfois s'entrechoquent au cours de l'Histoire. J'aime cette tendresse qui affleure dans le constat amer de notre obscure nature, notre bêtise, notre ignorance, nos faiblesses, nos violences transmises, entretenues, et propagées. Pour tous ceux qui ne trouvent aucunes circonstances atténuantes aux monstres que nous sommes, Frédéric Soulier laisse toujours une petite veilleuse. Dans l'obscurité des marécages dans lesquels nous évoluons, on peut se trouver, s'aider, s'aimer, à condition de ne pas être immobiles !
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