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Citations sur Les sirènes noires (34)

Devant la cabane de terre, de planches et de matériaux indéfinis, une grosse femme souriait exagérément à la jeune fille. Elle lui ouvrit grand les bras. L’adolescente, timide, posa ses mains sur celles de la femme. Son regard se porta sur les nombreux colliers et bracelets en or qui bringuebalaient autour des poignets et du cou gras de la dame. Jamais elle n’en avait vu autant, et surtout sur une même personne. Leur vente aurait permis à son village de vivre pendant plus de deux ans. La femme parla d’une voix forte à Margaret, mais en fait elle s’adressait à tous les participants de la cérémonie.
— Entre, Margaret. Je te félicite ! Grâce à toi, bientôt ta famille sera riche, tu vas pouvoir lui faire construire une belle maison et envoyer tes frères et sœurs à l’école.
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En entendant les tambours et les chants, les mômes levèrent la tête et reconnurent Margaret qui marchait avec hésitation, essuyant d’une main la sueur qui lui brûlait les yeux. Les deux enfants parlaient à voix basse en pidgin, du broken english, la langue courante du sud-est du Nigeria. Du menton, l’un d’eux désigna la cabane vers laquelle se dirigeait la jeune fille. Ils semblèrent se tasser sur leurs talons, ne bougèrent plus, ralentissant inconsciemment leur respiration comme pour se faire oublier. Ils ne voulaient rien perdre de ce qui allait se produire.
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e Nigérian était surnommé « Snoop » par tout le monde : bandits, trafiquants, y compris par les flics qui souvent figuraient aussi dans les deux autres catégories.

Snoop allait sur ses 30 ans, à peu de chose près. L’état civil de la région où il était né ne figurait pas parmi la première des préoccupations des chefs de village. De 12 à 25 ans, il avait fait partie d’une bande composée tout à la fois de pilleurs, de rançonneurs et de tueurs. Des foot soldiers, comme ils se désignaient eux-mêmes, sortes de fantassins qui tuaient pour un oui ou pour un non. Ou pour ni l’un ni l’autre.
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Il existe des jours banals où, sans s’en rendre compte, on fait des choix cruciaux. Comme celui de vivre ou de mourir, mais on ne le sait pas. Enfin, pas tout de suite. C’était ce qui se produisait ce jour-là pour la jeune fille qui avançait lentement, morte de peur, vers la cabane, fixant avec anxiété la porte ouverte sur l’obscurité.
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Ludovic Mistral éteignit la lumière et déposa au secrétariat les volumineuses procédures qui atterriraient dans la matinée sur les bureaux des magistrats. Il salua le planton de l’accueil et descendit les escaliers marqués par les pas de générations de flics, d’assassins et de trafiquants en tous genres. Ces escaliers, pensa-t-il, devraient pouvoir raconter l’histoire du Quai des Orfèvres en plusieurs tomes. Au moins, aux Batignolles, il y aura des ascenseurs, songea Mistral en souriant.
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Le sevrage dura quelques mois, pendant lesquels il fut d’une humeur massacrante pour son entourage familial et professionnel. Mistral acceptait désormais ce déficit de sommeil qui ne le fatiguait plus. Fataliste, il s’était fait une raison, parvenant à se convaincre qu’il profitait davantage des trop rares moments que lui réservait sa vie privée.
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Mistral ne luttait plus contre ses insomnies. Après avoir testé à peu près tout ce qui se fabriquait en matière de somnifères et autres drogues licites pour réussir à dormir au-delà de 4 ou 5 heures, avec pour seuls résultats des matinées cotonneuses, il s’était résolu à ne plus rien prendre. De la nuit au lendemain.
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Un bref coup d’œil à sa montre lui indiqua qu’il était 3 h 20. Sans doute le moment le plus calme dans le centre de Paris. Un mélange lointain de circulation, une moto qui démarrait, une porte qui claquait. La nuit amplifiait chaque bruit. Malgré tout, un grondement permanent, sorte de bruit de fond, couvrait cette tranquillité apparente. Dans moins d’une heure, progressivement, la capitale se réveillerait. Mistral regardait sans la voir cette carte postale touristique : la Seine, les ponts, les quais de ce quartier historique qui s’étalait devant lui. La ville dormait d’un sommeil agité, à la façon d’un corps humain qui ne trouve pas sa position dans un lit.
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Ludovic Mistral, appuyé contre le chambranle de la fenêtre ouverte de son bureau du 36 quai des Orfèvres, écoutait les bruits qui traversaient le silence relatif de Paris, la nuit. Le chef de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne était attentif aux vibrations de la ville, un peu comme s’il prenait le pouls d’un être vivant.
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Allez savoir ce qui se passe dans la tête d'un détraqué!
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