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Critique de ChatDuCheshire


Ayant beaucoup aimé "L'hôtel de verre" et "Station Eleven", ses deux derniers romans, j'ai entrepris de remonter dans le temps avec ce premier roman de Emily St. John Mandel et, malheureusement, grosse déception. Non pas pour l'histoire qui est somme toute intéressante et traitée de la même manière que dans ses romans plus récents, avec des sauts temporels qui peuvent être accueillis diversément par les lecteurs (en lisant d'autres critiques on s'aperçoit que tous n'apprécient pas ce genre de gymnastique). Non la raison pour laquelle je n'ai pas aimé et aime de moins en moins à mesure que le temps passe après avoir refermé ce livre, c'est le traitement que procure l'auteure à la ville de Montréal. Manifestement l'auteure, canadienne anglophone, n'apprécie pas qu'une communauté culturelle minoritaire s'efforce de protéger sa culture et ce alors que, pourtant, l'immense majorité des canadiens francophones parle anglais alors que l'inverse n'est certainement pas vrai. Quoi ? L'auteur laisse entendre que tous ces efforts seront vains et que le Canada francophone sera immanquablement englouti par l'océan anglophone et non seulement cela ne lui fait ni chaud ni froid mais elle semble même l'appeler de ses voeux par ses descriptions grossièrement excessives de l'environnement protecteur de la langue française à Montréal. Paradoxal alors que l'un des ses héros se lamente sur la disparition d'un grand nombre de langues dans le monde. Mais la détestation de l'auteure va au-delà, conférant à son bouquin le côté franchement dérangeant d'un règlement de comptes (je pense avoir lu ou entendu quelque part qu'elle avait vécu à Montréal et n'avait pas aimé). Montréal est en effet décrite comme une ville répugnante : glaciale jusqu'à l'insupportable, déserte, glauque... Or dans ce livre et dans d'autres l'auteure s'attarde quelque peu sur Chicago, proche de Montréal et dont le climat est à peine plus "chaud" l'hiver, et ce visiblement sans la trouver insupportable. Un petit paragraphe vers la fin du roman "rattrape" un peu la sauce quand l'auteure laisse entendre que ce côté "affreux" de Montréal vient de la perception de son personnage Eli qui s'y trouve alors qu'il est en pleine détresse, à la recherche de Lilia. N'empêche c'est peu pour redresser la barre. J'ai eu la chance de visiter Montréal en hiver. C'est froid, certes, mais cette ville est bien bien au-delà de la plupart des villes nord-américaines en termes de spécificités architecturales et culturelles. Oui, la ville est assez déserte l'hiver mais j'avais eu la même impression de Chicago. Il suffit d'aller là où se réfugient les gens et surtout de s'attacher à communiquer avec eux. Etant parfaitement bilingue et sans accent immédiatement traçable par les locaux, je n'ai pas eu l'impression de me faire moins bien considérer lorsque je m'adressais à eux en anglais et j'ai au contraire trouvé particulièrement "fun" et agréable le fait de pouvoir passer constamment d'une langue à l'autre. Vraiment dommage car j'étais en train de m'éprendre sérieusement de cette auteure. Me voilà à présent sérieusement refroidie du fait de son étroitesse d'esprit et de son attitude de majorité (anglophone) quasiment belliqueuse vis-à-vis d'une minorité culturelle
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