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Critiques filtrées sur 4 étoiles  



Londres 1820 Lird Loveall élève Rose enfant trouvé comme sa fille. Alors que l'on s'aperçoit très vite que c'est une fille, son père refuse d'ouvrir les yeux et Rose gardera les apparences de fille jusqu'à ses 17 ans.

Une histoire assez complexe avec secrets de famille, héritage tout ça dans une ambiance victorienne dans les bas-fonds de Londres.

L'auteur aborde le thème de l'identité, la noblesse, la transmission des héritages.

C'est un roman agréable à lire, mais certains passages sont assez longs. Je n'ai pas eu d'attachement particulier avec les personnages.
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Misfortune
Traduction : Philippe Giraudon

C'est dans l'une de ses chansons, "Miss Fortune", que l'auteur a puisé l'inspiration pour ce roman qui a pour cadre l'implacable époque victorienne. Les relations hétérosexuelles n'y étaient déjà pas vues d'un bon oeil, alors, l'homosexualité, voire pire : la bisexualité, surtout masculine, on devine aisément quels jugements on portait alors sur elles - quand on acceptait d'en parler, évidemment.

Cet épais roman, illustré çà et là (lettrines des chapitres et cartes) par Wesley Stace lui-même, évoque les grandes productions littéraires de l'époque dickensienne. Il en a les thèmes de base : l'enfant illégitime et rejeté qui aurait dû mourir mais est recueilli par un bienfaiteur inattendu ; les jalousies des autres héritiers du bienfaiteur ; une captation d'héritage et, bien entendu, un retournement de situation qui sauve le héros.

Le prologue, qui voit le jeune Pharaoh, petit valet à tout faire d'une faiseuse d'anges, traverser un Londres terrifiant de misère pour aller se débarrasser sur un tas d'ordures du supposé cadavre d'un nouveau-né, ainsi que les trois premières parties, qui racontent dans l'ordre le sauvetage du nourrisson par un jeune aristocrate qui rêve d'avoir un enfant - une fille - sans se voir contraint de procréer, l'installation du nouveau-né (en qualité de bébé mâle) à Lovehall, le récit de son enfance et de son adolescence avec ses premières réflexions qu'il ne peut manquer de se faire sur son identité sexuelle et enfin le triomphe des Affreux Héritiers à la mort de lord Lovehall, tout cela est très bien mené et dans la droite ligne de ces histoires dont raffolaient les victoriens - et que nous continuons de célébrer, mais modernisées, sous la forme des soap-operas américains.

Là où ça commence à pécher un peu, c'est dans les deux dernières parties, lorsque Rose (le héros-héroïne) s'enfuit de Lovehall, puis finit par être accepté par la moitié de sa famille "adoptive" qui désapprouve les agissements des Affreux Héritiers. Rapatrié à Londres chez ces braves gens, il y retrouve sa mère adoptive (afin que sa "fille" eût une véritable enfance, lord Lovehall avait épousé sa bibliothécaire) et la famille de l'intendant du domaine. Signalons d'ailleurs qu'il est amoureux de la fille de l'intendant, qui fut, avec son frère, Robert, sa compagne de jeux : Sarah. La romance s'affirme et personne n'y trouve rien à redire bien que Rose préfère s'habiller en femme. Sarah se retrouve même très vite enceinte.

De rebondissement en rebondissement, il appert, à la fin du livre, que Rose est bel et bien un descendant direct des seigneurs de Lovehall. du coup, les Affreux Héritiers doivent lui restituer ses biens. Et tout est bien qui finit bien. Dans l'épilogue, Rose Old Lovehall meurt, quasi centenaire et n'ayant jamais renoncé à sa double nature, induite plus par l'éducation que par sa nature physique.

Ca se dévore plus que ça ne se lit, l'auteur tient son héros en haleine de bout en bout mais certains détails font tiquer. Par exemple le fait que, à Londres, Rose puisse déambuler habillée en femme. Elle le fait voilée, certes mais il lui arrive de retirer ce voile. Selon moi, à l'époque victorienne, un sergent de ville aurait été tout de suite appelé par une bonne âme : le livre escamote ce problème.

De plus, si la réflexion sur l'identité sexuelle (naturelle et/ou conditionnée) est très, très intéressante, on reste tout de même sceptique sur l'absence de tendances homosexuelles chez Rose. Adolescente, elle manifeste une attirance envers Sarah mais pour le lecteur, qui sait bien que Rose est en vérité de sexe masculin, il n'y a là aucune trace de lesbianisme.

Il existe cependant une scène très ambiguë - la seule qui évoque une homosexualité possible - lorsque Rose révèle à son cousin qu'elle appartient en fait au même sexe que lui.

Bref, un bon roman populaire, qu'on prend un réel plaisir à lire mais qui, à mes yeux en tous cas, ne tient pas toutes ses promesses.

PS : le style est assez dense et respecte, lui aussi, l'ambiance générale. ;o)
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J'ai suivi avec grand intérêt la vie mouvementée et peu ordinaire de Rose Loveall, son enfance heureuse malgré une situation peu orthodoxe, la découverte de la vérité la concernant, ses relations avec une famille particulièrement acharnée, et surtout, la rencontre avec sa conscience.

Rose a été élevée comme une fille, alors qu'elle est un garçon, et ce en réponse à la volonté de son père adoptif.
Celle-ci n'a découvert la vérité qu'à son adolescence. Comment faire face et s'accepter quand on sait que cela remet en cause les liens de l'amitié créés durant l'enfance, la perennité de sa famille dans le château : Rose s'est trouvée désemparée et a préféré fuir.

Le style mêle les codes classiques de la littérature victorienne à une syntaxe beaucoup plus libre propre à la littérature contemporaine. Ce mélange crée un petit cocktail que j'ai trouvé fort agréable, drôle et émouvant, et qui m'a donné envie de connaître l'histoire de Rose.

J'ai un peu moins apprécié la partie relatant la fuite de Rose, sa retraite loin de son pays natal, vécue comme un piège.
Cependant, le tout reste cohérent et permet d'aboutir à une fin heureuse bien qu'inattendue.
Une lecture drôle, rythmée, émouvante et hors du commun.
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Au cours de ma lecture, j'avais gardé en tête que Lili m'avait dit qu'il s'agissait d'une histoire vraie, mais je n'ai rien retrouvé sur le net permettant de le confirmer. Je me suis néanmoins laissée portée par cette histoire qui nous plonge en Angleterre au XIXe siècle. En même temps, la plume de Wesley Stace, également connu sous le nom de John Wesley Harding dans l'univers musical, est parfaitement fluide et facile à appréhender, même si on perçoit une grande maîtrise du , de la narration et de la littérature grâce aux multiples références qui émaillent le récit, d'Ovide à Shakespeare.

Dans cette histoire, Wesley Stace met en scène un personnage homme d'un point de vu physiologique mais qui fut élevé comme une fille dans les premières années de sa vie pour protéger son père, incapable d'admettre sa masculinité. Quand je dis "élevé comme une fille", j'entends par là qu'on lui donna un prénom féminin certes, mais aussi qu'on lui fit porter tout au long de son enfance et jusqu'à un âge avancé des robes. Or, il fallut qu'un jour, le secret soit dévoilé. En dehors des multiples questions que Rose se posait, c'est une véritable remise en question qui va l'assaillir. Qui est-il ? Qui est-elle ? Pourquoi lui avoir si longtemps menti ? Comment trouver sa place ?

Je ne vous raconterai pas toutes les péripéties qui émaillent cette fresque familiale passionnante, marquée par les secrets, par la jalousie, par des luttes d'héritage et des quêtes d'identité. Je ne peux que vous inviter à vous plonger dans L'infortunée qui vous offrira un voyage dans le temps bien loin des histoires d'amour à la Jane Austen : ici, la trame de l'intrigue qui pourra sembler classique n'est qu'un prétexte pour interroger la question du genre et de l'identité.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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J'ai trouvé que l'écriture était de qualité, c'était exigeant et empli de culture et de connaissance. C'était le premier livre que je lisais qui traitait de cette question de la transsexualité, et ça a été une belle découverte, même si j'ai trouvé la fin beaucoup trop "facile" et trop "happy end".
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Un voyage initiatique, une quête des origines, retour sur le passé, recherche de l'identité, du sexe , de la sexualité...
Le contraste de la haute aristocratie victorienne et la misère des bas fonds de Londres.
Aisé de suivre Rose, mâle et femelle dans son voyage même si ses origines relèvent d'une trop grosse coïncidence. (Son père adoptif est en fait un cousin).
On reste un peu sur la fin un peu rapide alors que le roman traînait en longueur sur l'imaginaire de Rose.
Pas de la trempe de "La Rose et le Lys" de Faber mais parfois drôle dans le récit. (Elever Rose en fille alors qu'il est garçon).
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Angleterre rigoriste du 18/19 -ème siècle la fille d un lord est élevée dans la plus stricte éducation ; féminine heureuse et aimée par ses parents mais la petite rose est en fait un petit garçon..
Très original, très curieux , jamais graveleux et truculent
Passionnant a lre sur l'époque.
TOUTE LA GAERIE DE PERSONNAGES EST TRES BIEN BROSSEE.
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