Il y a quatre mois, j'ai sauté le pas : je ne croyais définitivement plus à la victoire. Je me suis rendu aux Casques bleus. On m'a fait passer par le centre de transit et puis je suis arrivé ici. Je crois avoir fait le bon choix. J'ai suivi des cours très intéressants, ici. Celui qui m'a le plus intéressé, c'est le cours sur l'histoire de notre pays. On y apprend comment vous, les Belges, nous avez montés les uns contre les autres, nous, les Rwandais, Hutu et Tutsi.
Merde ! Ce sont toujours les mêmes questions que posent les étrangers. Pourquoi les Blancs d'Afrique du sud devraient-ils être plus attentifs et se sentir davantage concernés par les problèmes et l'histoire des Noirs de leur pays ? Pourquoi le devraient-ils plus que les Européens par rapport aux ressortissants de leurs anciennes colonies ?
Ceux qui arrivent du Congo sont appelés les Dubaï, parce que, comme les produits de Dubaï, c'est beau à l'extérieur, mais à l'intérieur, c'est pourri. (p.99)
Cinquante ans, Kalonji ! Bientôt cinquante ans que nous avons arraché notre indépendance aux oncles belges ! Mais cinquante ans pour en arriver où? Notre pays est toujours aux mains d'étrangers qui pillent nos richesses et violent nos filles et nos soeurs. (p.67)
Parfois, je me dis que les blancs qu'on nous envoie ici, ce sont des clochards dont on ne veut plus chez vous... (p.45)
Tu me demandes si je me considère comme un Espagnol ou comme un Marocain? Eh, à ton avis?... Qu'est-ce que je peux te dire? Je suis fier d'être marocain mais je suis bien content d'avoir un passeport espagnol... (p.16)
La pleine forme économique d'El Ejido repose sur l'exploitation violente des ressources en eau de la région et sur l'exploitation tout aussi violente d'une main-d'oeuvre sous-payée, en grande partie constituée d'immigrés sans papiers. (p.29)