A trente ans, la modeste fille d’un boucher de Seattle avait parcouru bien du chemin. Par contraste, on pouvait dire que Simon était gâté : son père avait u poste prestigieux dans le monde universitaire, sa mère était fortunée, tous deux vivaient encore et étaient encore mariés. Peut-être était-ce précisément là la cause de son manque d’ambition. La vie était facile pour lui, il avait toujours bénéficier du soutien de sa famille. Blaise ne pouvait compter que sur ces propres forces.
Je croyais que vous deviez rattraper une partie du retard en vol ? demanda-t-elle à un membre de l’équipage.
— Nous avons un fort vent de face aujourd’hui. Blaise avait l’impression de devoir affronter seule Air France, les vents de face et tout l’univers… Depuis le début, son voyage se résumait à une suite de contradictions, de retards et de mensonges, qui étaient hélas devenus monnaie courante dans toutes les compagnies aériennes de la planète.
"Je t'aime. J'aime ton esprit, ton cœur, tes valeurs, ta façon de penser. J'aime ta bonté et ton intégrité. Tu es tout ce que je désire et tout ce que J'admire."
Rien n’est jamais acquis dans ce métier. Plus j’avance en âge et en ancienneté, plus le jour approche où ils voudront se débarrasser de moi. En fait, je sais très bien qu’ils ont une nouvelle pouliche dans leurs écuries. Ma chance, c’est qu’elle n’est pas encore au niveau pour pouvoir m’évincer, sans quoi je serais déjà en train de pointer au chômage ou de faire des reportages sur les concours d’élégance canine pour les infos de l’après-midi.
"Parfois, l'amour ne suffisait pas pour construire une relation stable."
Grâce à l’autre, chacun était en mesure de vivre pleinement. Leur humanité et leurs petits défauts conféraient à leur relation son caractère unique. Tout n’était pas parfait, et ils n’en demandaient pas tant. Mais ce qu’ils avaient approchait la perfection de très, très près : c’était la plus belle vie qu’ils puissent rêver.
Le terrible malheur qui venait de s’abattre était peut-être une chance pour la jeune fille. Certes, le chemin qui menait de la dépendance à l’autonomie risquait de se révéler douloureux, par moments.
Il n’est pas question de réinventer la roue.
« L’amour n’a pas d’âge. »
"La souffrance intolérable des premières semaines avait commencé à s'atténuer, s'était muée en une douleur chronique avec laquelle elle pouvait vivre : comme un vide qu'elle devait apprendre à combler. "