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Critique de Profdoc16000


Spoilers.

Un roman incroyable par la force avec laquelle il a réussi à me secouer profondément. Récit de survie post-apocalyptique au pays de Galles, alternance des pages du journal intime de Dylan, 14 ans, et sa mère Rowenna. Une guerre atomique a semble-t-il anéanti une grande partie de la population et les radiations ont causé des dommages très graves aux organismes vivants (monstruosités animales qui provoquent des réactions différentes : la mère veut les tuer pour les dissimuler à la vue de ses enfants, alors que Dylan se prend d'affection pour un lièvre et l'apprivoise ; la petite soeur conçue après La Fin, à la santé fragile et qui finit par mourir).

Histoire au plus proche de la réalité : d'abord l'incertitude des événements, la perte de repères, la ruée dans les supermarchés, l'arrêt de l'électricité, l'isolement, la maladie presque mortelle due aux radiations, la pénurie de nourriture et de médicaments... C'est le versant négatif de cette apocalypse, qui est nuancé par toute la beauté de ce nouveau mode de vie, réduit au plus simple : le travail de la terre pour se nourrir, la contemplation, les rares congénères dont on célèbre la venue malgré une méfiance première. Les liens intimes qui se créent entre les membres de la famille, qui forme un groupe. Les livres, sauvés par dizaines de la destruction, compagnons de route qui éclairent le présent ou rappellent le passé. Présente très forte de la culture galloise, célébrée.

Confidences terribles de ces personnages qui explicitent ce qu'on ressent à la lecture : cette vie certes difficile mais réduite à l'essentiel, le retour d'un paradis perdu, objet de fantasme plus ou moins assumé dans nombre d'oeuvres de SF. Ici, le postulat est explicite : Dylan, dont les souvenirs s'estompent, se sent à sa place dans cette vie. Rowenna ne reviendrait pas en arrière, avant "La Fin", terme paradoxal, sa vie a enfin trouvé un sens dans la survie, l'organisation, le travail manuel. Elle confie l'absurdité de sa vie d'avant, et dit "Je m'ennuyais." Thèse qui rejoint les propos de Schopenhauer sur le bonheur. Percutant. Et cette fin si ambivalente, si triste, les sirènes de police au loin, dix ans après la catastrophe, la civilisation moderne qui renaît de ses cendres, et les personnages qui s'en désespèrent. Que vont-ils devenir ?

Bravo pour ce bouquin très fort et bouleversant !
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