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Critique de Corboland78


Jon Kalman Stefansson né en 1963 à Reykjavik est un auteur islandais. Après avoir fini ses études au collège, il travaille dans les secteurs de la pêche et de la maçonnerie. Il entreprend ensuite des études de littérature à l'université de 1986 à 1991, mais sans les terminer. Pendant cette période, il donna des cours dans différentes écoles et rédigea des articles pour un journal. Après avoir vécu trois ans à Copenhague au Danemark, il rentre au pays et s'occupe de la bibliothèque municipale d'une petite ville 2000. Depuis, il se consacre à la production de contes et de romans. le Coeur de l'homme qui vient de paraître, clôt une trilogie débutée par Entre ciel et terre et La tristesse des anges, dont la toile de fond est l'Islande à la fin du XIXème siècle.
« Où s'achèvent les rêves, où commence le réel ? Les rêves proviennent de l'intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne l'est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t'aime aujourd'hui, demain, je te hais – celui qui ne change pas ment au monde.» Jens le postier et le gamin ont failli ne pas sortir vivants de cette tempête de neige, quelque part dans le nord-ouest de l'Islande. Ils ont été recueillis après leur chute par le médecin du village, et le gamin, une fois de plus, a l'impression de revenir à la vie. Nous sommes au mois d'avril, la glace fondue succède à la neige et au blizzard. Après avoir repris des forces et fait connaissance avec quelques habitants comme cette jeune femme à la chevelure rousse qui met en émoi le gamin, tous deux peuvent finalement reprendre le bateau pour retrouver une autre communauté villageoise, celle de leur vie d'avant : la belle veuve farouchement indépendante, le capitaine aveugle et sa bibliothèque, puis Andrea, la femme du pêcheur Pétur qui rappelle au gamin le pouvoir des mots. Il lui a écrit une de ces lettres qui transforment un destin, l'enjoignant de quitter son mari au coeur si sec... »
Il y a des romans qu'on peut lire n'importe quand - la majorité - et puis il y a ceux qui ne s'apprécient que s'ils sont en phase avec nos sentiments du moment. le Coeur de l'homme est de ceux-là mais manque de chance, ce n'était pas le moment pour moi de le lire. Il s'agit d'un de ces livres, dense, qui laisse peu de place à la nuance, soit on s'y immerge complètement et l'on s'en délecte, soit on se confronte à l'ennui qui rôde.
Roman introspectif, l'idée de mort vous accompagne tout du long du roman et plombe un peu le moral, roman poétique aussi, avec de très belles images. En exagérant et pour faire court, il y a quelque chose de l'ambiance des films à la Bergman tout en faisant la part belle au pouvoir des mots « Les besoins des hommes ne sont pas légion : il lui faut aimer, se réjouir, manger, puis un jour il meurt. Pourtant, plus de six mille langues sont parlées à travers le monde, pourquoi doivent-elles être si nombreuses ? ». Et des questions existentielles de ce tonneau, il y en a plein les pages, qu'on se laisse aller à souligner.
Quant à la forme, des phrases plutôt longues à la musicalité certaine charriant un lyrisme renvoyant au domaine du rêve parfois, à l'ennui poli d'autres. Les dialogues sont inclus dans le texte sans tirets ni guillemets, certains noms de personnages sont carrément imprononçables car faisant appel à des caractères typographiques inconnus de mon clavier d'ordinateur (le traducteur aurait-il dû adopter une transcription phonétique ?), ce qui ne facilite pas la lecture non plus.
Un bouquin qui me laisse sur un sentiment mitigé, de très beaux passages et d'autres très forts émotionnellement, magnifiés par l'écriture, mais et c'est toute l'ambigüité de ma position à cet instant, je n'ai pas tenu la distance. A moins que ce ne soit Jon Kalman Stefansson qui en fasse trop ?
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