Sous protection

L'enquête financière que mène Nora la met devant la terrible tragédie de Mina, cette jeune mère dont la vie est devenue un enfer à cause de la brutalité de son mari. Cette dernière sera mise au secret, mais Andreis n'entend pas la laisser partir la menaçant ainsi que ses parents et ceux qui l'aident. Plus de la moitié du roman est consacré à l'aspect sociologique et psychologique des femmes battues et de la violence familiale. le jeu du chat et de la souris entre Mina et Andreis est intense, terrifiant et décrit en un suspens angoissant qui s'accélère dans les cents dernières pages.

🇸Andreis Kovac accumule les failles : poursuivi pour fraude fiscale, suspecté d'être le baron de la drogue à Stockholm sans preuve à l'appui mais surtout violent envers sa femme Mina.

🇸Un jour comme un autre, il lève la main violemment sur sa femme alors que leur nourrisson Lukas est dans son berceau dans la même pièce qu'eux. Mina va s'enfuir et bénéficier d'une protection grâce à là procureurs Nora Linde, procureure particulièrement attachante. Mina pourrait être la témoin pouvant enfin faire écrouer Kovac. Malheureusement.

🇸S'en suit, des courses poursuites, un procès tant attendu. Les chapitres sont courts, rendant la lecture hyper fluide. Pour moi, l'auteure nous propose le combo parfait du genre : des dialogues actifs, de l'action, des rebondissements, des personnages attachants. Efficace !

🇸Viveca Sten a entrecoupé des chapitres avec des chapitres sur l'enfance d'Andreis Kovac qui a grandit en plein milieu de la guerre de Bosnie. Ainsi, l'auteure met en exergue les blessures de l'enfance, leur impact sur une vie entière et l'influence dévastatrice qu'elles peuvent avoir.

Ayant constaté que l'auteure n'a pas écrit un nouveau tome depuis 2018, je m'attendais à ce qu'elle aille encore plus loin dans l'horreur en tuant Nora et Thomas. Ce n'est finalement pas l'option retenue. le roman est haletant tout en étant très différent des précédents. On sent comme une perte d'imagination et d'intérêt pour l'univers qu'elle a créé, tout envahi de grisailles, d'anxiété et de stress.

Plongée implacable dans le monde banalisé de la violence domestique à huis clos en contraste criant avec la douceur de Sandham.
Encore un épisode réussi, où le roman policier est utilisé pour ausculter la société et les humains.

Encore une fois, Viveca Sten nous attrape et ne nous lâche plus.

Dans Sous protection, Nora, procureure, tente de coincer un trafiquant de drogue pour fraude fiscale. Au même moment, la femme de ce dernier est hospitalisée après avoir été passée à tabac par son mari et la police est dépêchée sur l'affaire.
Encore une fois, Thomas et Nora vont travailler ensemble sur une affaire.

Les chapitres courts, rythmés, nous ancrent dans l'histoire et il n'a pas toujours été facile de lâcher mon livre quand il le fallait.
Le personnage d'Andreis est particulièrement réussi, effrayant et inquiétant au possible. Et j'avoue que chacune de ses apparitions me mettait dans un état de forte tension.

Par ailleurs, au-delà de l'intrigue policière, la romancière aborde deux sujets d'importance : les femmes battues et les difficultés rencontrées par les structures ayant pour vocation de les protéger d'une part, et la guerre de Bosnie d'autre part.
J'aime beaucoup cette façon de mettre en lumière des sujets de société dans un roman policier.