AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


Érasmas vit dans un monastère sur la planète Arbre. À la différence des monastères de sa soeur la Terre, les sylvestres se consacrent exclusivement à la science de pointe et à la philosophie. Très méfiants à l'égard du monde extérieur, ils s'emmurent et n'ouvrent leur porte qu'une fois par un, dix ans, siècle ou millénaire, selon les ordres. Ces ouvertures sont sources de tension : comment le monde extérieur a-t-il évolué, et quel sera l'accueil de la population ? Curiosité bienveillante, ou milices armées prêtes à tout saccager ?

La vie d'Érasmas suit tranquillement son cours, jusqu'à ce qu'un jour, des observations astronomiques semblent provoquer la panique dans la hiérarchie du monastère. Des instruments de mesure deviennent inaccessibles, des savants de haute renommée sont exclus de leur ordre et d'autres envoyés en renfort dans le monde extérieur. le jeune homme et ses amis n'auront qu'une idée en tête : comprendre quel événement jette la panique dans ce monde bien rangé.

J'apprécie beaucoup les romans de Stephenson, et heureusement ! Sans cette aura, je n'aurai jamais achevé la lecture de ce roman. Les 150 premières pages sont remplis de références à des théories inconnues, à un passé flou, le tout dans un jargon technique incompréhensible. Certes, petit à petit, on finit par s'imprégner des termes, comprendre les références historiques et saisir les nuances des différents ordres, et le sentiment d'immersion n'en est que renforcé. Mais l'auteur ne nous mâche clairement pas le travail !

Passer cette difficulté permet ensuite d'apprécier le roman, et d'avoir le sentiment de faire partie des « initiés ». Pourtant, en approchant de la fin de ce premier volume, l'ennui est venu poindre de nouveau. En effet, j'ai eu l'impression d'avoir suivi les personnages secondaires de l'intrigue. Des choses se passent, des grandes décisions sont prises, des personnes tiennent le sort du monde entre leurs mains… mais pas nos protagonistes. Eux se traînent, toujours en retard d'une guerre, à tenter de deviner ce qui a bien pu se passer, et à la recherche de quelqu'un pour leur expliquer réellement la situation. Et au final, après presque 800 pages, on se connaît toujours pas précisément le problème que l'on cherche à résoudre.

Le roman reste bon, car l'immersion est parfaitement réussie : le rythme des journées dans les congrégations, les discussions philosophiques entre maître et élèves, quelques rencontres avec le monde extérieur et les incompréhensions mutuelles qui en découlent… tout ça forme un univers qui se tient parfaitement jusque dans les moindres détails, qu'on prend d'autant plus plaisir à parcourir qu'on finit par en comprendre les nuances les plus subtiles.

À réserver donc aux lecteurs pour qui « le voyage est plus important que la destination », et qui n'ont pas peur de se retrouver lâchés en milieu hostile pendant une bonne centaine de pages, armés en tout et pour tout d'une petite Chronologie de 3 pages parfaitement absconse.
Commenter  J’apprécie          201



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}