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Citations sur La belle vie (60)

Visions du parc. Visions d’elle en train de quitter la maison. Une histoire de conséquences, de signification, de sentiment intime. Aurait-elle été tuée si je n’avais pas pété les plombs ? Je suppose que j’avais ma part de responsabilités, mais ce n’était qu’une fraction du problème. Je l’avais obligée à se barrer et, à un moment ou à un autre, elle était morte. Je l’y avais obligée à cause de ce qu’elle avait fait et elle-même n’avait agi qu’au regard d’événements passés qui remontaient à l’enfance. La grande chaîne de la causalité.
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Le spectacle de notre misérable, notre désastreuse vie commune m’avait dissuadé de révéler notre relation. Karen n’avait plus assez d’importance pour en valoir la peine.
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Lorsqu’elle avait disparu la semaine dernière, j’avais eu l’intuition qu’il ne s’agissait pas que d’une nuit blanche, mais de quelque chose de beaucoup plus illégal et dangereux. Je n’avais pas contacté la police. J’étais pourtant parti à sa recherche. Par culpabilité, non par amour.
Maintenant que je l’avais retrouvée morte — éclaircissement final —, j’étais toujours dans les mêmes dispositions. Son corps aurait pu être un tas de chiffons, pour ce que ça me faisait.
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Pourtant, c’était dur de s’accrocher. Quand elle revenait du tapin les premières fois, je l’attendais, espérant comme un idiot qu’elle tombe dans mes bras et me dise combien c’était bon d’être de retour à la maison. C’était tout ce que je pouvais faire pour éviter de la frapper. Au lieu de ça, elle rentrait, se rendait directement à la salle de bains et se douchait. Alors je la suivais, la regardais se déshabiller, observais les traînées de sperme séché sur son ventre, semblables à des cicatrices écaillées, persuadé que j’allais vomir.
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Karen était une petite blonde maigrichonne qui vivait dans la rue, une gonzesse de vingt-deux ans qui se traînait un sacré paquet d’addictions névrotiques. Lorsqu’elle n’avait aucun plan, elle dormait dans un cinéma ou sur un banc dans le parc. Elle puait tellement que la première fois je l’obligeai à prendre une douche. Il était évident qu’elle était sur la pente descendante.
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Je demeurai longtemps dans la voiture, à essayer d’analyser mes sentiments. Je finis par abandonner. Ils étaient trop ambivalents. Je songeai plutôt à combien il avait dû être facile de la décharger. Un arrêt, la portière ouverte, une poussée, et elle avait disparu. Je pensai à son allure, tandis qu’elle tombait, les jambes rejetées de part et d’autre.
Après ça, je croyais pouvoir garder l’image de son visage dans ma tête. C’est ce que semblaient faire les personnages de séries télé, lorsqu’ils perdaient un être cher. Mais la seule vision qui persistait était celle de l’eau courant entre ses cuisses sur le béton humide de la canalisation.
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Elle était nue, la chatte exposée. Jambes écartées, un bras croisé sur sa poitrine, sous ses seins, l’autre rejeté sur le côté. Ses yeux étaient fermés, mais son ventre ouvert — tailladé du sternum jusqu’aux poils pubiens, en passant par le nombril. On l’avait ensuite coupée à l’horizontale pour écarter la paroi abdominale. On aurait dit qu’il manquait un morceau sur la partie droite.
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Bien qu’elle eût beaucoup changé, j’avais tout de suite reconnu Karen.
Dos au sol, étendue avec aussi peu de grâce que n’importe quel macchabée à la télé. J’avais toujours cru qu’un vrai cadavre aurait plus d’impact que ces acteurs disloqués et couverts d’éclaboussures dans les séries policières. Comparée à ces fictions de fin de soirée, Karen avait l’air d’avoir été dépouillée de ses couleurs et même d’une certaine substance.
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En ce qui me concerne, lorsque j’ai emménagé, j’ai flairé le potentiel, les possibilités. Des couleurs : le bleu de l’océan, la blancheur des murs, le carmin des tuiles. La douceur du climat, la luxuriance inhabituelle de la végétation, cet espace, l’immense étendue face à l’océan, jusqu’en Chine, pile à ma porte. Tous les ingrédients représentatifs de mon futur : optimisme, lumière aveuglante, mouvement, succès.
J’y ai vécu deux ans. Et durant tout ce temps, j’ai été malheureux.
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Ils portaient tous l’uniforme et ne semblaient pas incommodés par la chose étendue sur le sol. Ils devaient tout simplement tuer le temps jusqu’à l’arrivée des enquêteurs.
La chose étendue sur le sol…
C’était encore pire que ce à quoi je m’attendais.
Je restai allongé et regardai l’eau buter contre elle un moment. Enfin, je commençai à reculer.
À m’éloigner de ma femme morte.
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