Ce tome fait suite à L'odyssée, tome 1 (épisodes 601 à 607) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 608 à 614, parus en 2011, les derniers de la série avant son redémarrage dans le cadre de New 52.
Wonder Woman et 3 autres amazones (dont Artemis) sont à la poursuite de l'auteur du massacre perpétré dans l'épisode précédant. Après l'attaque de leur base par Giganta, Cheetah et Huntress, Diana et ses compagnes reviennent à leur quartier général, l'affrontement avec les 3 ennemies est brutal et pas à leur avantage. Il faudra l'aide d'un ennemi de Wonder Woman pour que cette dernière reprenne pied.
En 2010,
J.M. Straczynski reprend la série Wonder Woman et la série Superman pour cinq mois et demi. Puis les éditeurs de DC Comics lui demandent de se consacrer à Superman - Earth one. Il décide alors d'arrêter ses séries mensuelles pour se consacrer à ce nouveau projet et réfléchir à son mode d'écriture. Néanmoins, il confie son plan et ses notes de travail aux scénaristes qui terminent l'histoire. C'est ainsi que chaque épisode mentionne
Phil Hester et
Straczynski comme scénaristes.
Le lecteur a donc bien droit à la fin de l'histoire "Odyssey", telle que
Straczynski l'avait imaginée.
Phil Hester (scénariste de The Darkness depuis Accursed 1) reprend les différents fils narratifs et la structure, et il mène l'histoire à son terme. Il respecte intelligemment les prémisses et se glisse dans le flux narratif sans aucun hiatus. Malheureusement il reprend une histoire peu palpitante d'une nouvelle Wonder Woman avec un joli nouveau costume et un charisme de poulpe. La narration est très linéaire, le lecteur suit Wonder Woman en train d'essayer de rattraper ses ennemis pour découvrir leur identité et leur motif. Les combats basiques se succèdent sans arriver à impliquer le lecteur.
Il faut dire que ces épisodes souffrent du même défaut que la deuxième moitié du tome précédent : les dessinateurs et les encreurs. Épisode 608, c'est
Geraldo Borges qui dessine avec un seul encreur Marlo Alquiza.
Don Kramer revient ensuite avec seulement 2 encreurs (609), puis Eduardo Pansica avec 2 encreurs (610), puis Kramer & Pansica et 2 encreurs (611). Il y aura encore Lee Garbet et Travis Moore qui viendront apporter de l'aide aux dessins. Avec un tel aréopage d'artistes, le lecteur ne peut que constater qu'effectivement il n'y a pas trop de différences de style de l'un à l'autre, mais aussi qu'ils ont choisi un style un peu simple, un peu enfantin, peu palpitant, très impersonnel. Ils recourent régulièrement à l'expédient qui consiste à mettre des nuages de poussière en arrière plan pour éviter de dessiner les décors. Au final il ne reste persqu'aucune image mémorable de cette odyssée du personnage, à part bien sûr le nouveau costume.
L'écueil de fond auquel se heurte
Phil Hester est que
Straczynski a écrit une histoire en jouant sur ses propres forces de narrateur, qu'Hester ne possède pas.
Straczynski est souvent accusé d'être le roi de la narration décompressée, c'est-à-dire que certains lecteurs lui reprochent qu'il ne se passe pas grand-chose dans ses histoires. En fait ce scénariste a l'art et la manière de développer la personnalité de chaque personnage qui génère de fait une forte empathie qui implique le lecteur dans ces choix moraux. Or
Phil Hester ne sait pas rendre compte de ces états d'esprit. du coup, la narration est assez décompressée et creuse. le lecteur ne se sent que moyennement concerné par les dilemmes de Wonder Woman, et il ne reste plus qu'une suite de combats peu palpitants, dans lesquels il est difficile de s'impliquer émotionnellement. En fait le seul épisode qui sort du lot est celui où le supercriminel vient en aide à Wonder Woman. À cette occasion, la narration devient plus dense, cet individu expose un point de vue inattendu et touchant sur le rôle de Wonder Woman, et le lecteur peut enfin ressentir quelque chose pour les personnages.
Au final cette histoire n'aura pas tenu ses promesses. Les 2 premiers épisodes laissaient augurer d'une histoire intense avec de somptueuses illustrations. La suite ramène les images au niveau basique des comics, malgré le grand nombre d'artistes (dessinateurs & encreurs) impliqués. le scénario se veut intrigant en introduisant une mystérieuse Wonder Woman différente de celle habituelle, mais
Straczynski, puis Hester n'arrivent pas à lui donner une personnalité suffisamment affirmée pour qu'elle parvienne à exister. Enfin le mystère derrière l'existence de cette nouvelle Wonder Woman s'avère assez classique. Il ne restera donc que son nouveau costume. L'ironie de l'histoire est que ces épisodes sont les derniers de la série qui a été redémarrée avec Liens de sang (épisodes 1 à 6, par
Brian Azzarello et
Cliff Chiang), et le nouveau costume aura été oublié aussi vite qu'il sera apparu.