Je lève l’œil au plafond au ciel de lit au ciel de l'art. Je m'allonge dans l'herbe des allées.
Je me couche dans la luzerne entre les draps blancs et bleus du ciel au milieu des âges. Des visages souriants me regardent.
Larme à l’œil, je récite les noms de ceux qui me précédèrent, me parlèrent au berceau ou dans les livres d'images.
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La vie à l'envers au service de la machine
Travail pour la machine.
Sueur pour la machine.
Force pour la machine.
Amour pour la machine.
Voici le nouveau je, le nouveau jeu vidé, jeu vidéo d'adultes, icône contemplée, ou bréviaire scruté, ou chapelet égrené, les consoles à consoler.
Ainsi des artistes soignent ou enseignent.
L'immobilisme de l'accent circonflexe est surprenant.
À l'extérieur, la pluie ruisselle, hachurant la vitre. À l'intérieur, l'enfant écrit du doigt dans la vapeur d'eau une poésie éphémère.
J'ai presque toujours une pincement au coeur quand, passant sur le trottoir, j'entends tinter, dans une maison vide, les sonneries continues du téléphone.
Je progresse, je m'assoie entre deux chaises, entre deux âges, teenager ou senior, l'entre-deux pour modifier l'emploi du temps.
Je conjugue le passé perdu et le présent souffrant, entre la cellule monacale et le désert rouge ou blanc, entre chien et loup.
Parfois sur le bas-côté, un ex-voto, autel de fleurs synthétiques et lavables, indique qu'une âme a été séparée du corps.
Lucien Suel
debout
aide le réel à se lever lui aussi
du moindre bouquet de fleur sur le bord de la route
aux gestes ou conversation
avortées ou ayant imprimé une trace fugitive que l'oeil du poète a gardée pour nous.