Citations sur L'enfant et l'oiseau (20)
- On se croirait dans un vieux film d'horreur. On ne pourrait pas plutôt avoir des cigognes ou des cygnes, enfin quoi, des oiseaux jolis à voir et de meilleur augure? Au lieu de ces espèces d’oiseaux noirs de malheur?
- Vous m'excuserez mais l'apparence...
- Oui, je sais, c'est de la discrimination. C'est mal.
Ritsuko connaissait le phénomène de l'empreinte chez les oiseaux, elle en avait entendu parler à la télévision. La plupart des oiseaux prennent pour leur mère le premier être animé ou inanimé avec lequel ils entrent en contact à leur naissance. Si un humain leur prodigue des soins avant leur mère, ils se mettent à le suivre. (p. 50)
Elle ne savait pas que, si les corbeaux, aux aguets, s'évertuaient à intimider les humains, c'était avant que leur nid soit localisé. Une fois qu'un humain y avait touché, la plupart d'entre eux abandonnaient la partie. (p. 35)
Les corbeaux s'expriment par images. Et ils en reçoivent. Les yeux de Johnson s'étaient dessillés. Il voyait la tour sous un jour nouveau.Il émanait d'elle, à tous les étages, quelque chose d'incompatible avec le ciel, les nuages et les rayons du soleil. Il en jaillissait, dans un cri terrifiant, une soif de pouvoir, de destruction et de puissance.Dans le coeur de Johnson brûlait d'une flamme robuste un sentiment.La haine.
Entre corbeaux devenus adultes, les liens du sang n'existent plus. Mais les souvenirs subsistent. (p; 143)
Les aiguilles du cèdre frissonnaient à l'unisson.
Ondoyaient avec souplesse.
(vent)
Les branches craquaient.
Derrière le feuillage dansaient des nuages joufflus.
Une transparence se mouvait dans un souffle.
Elle bougeait, et faisait tout trembler.
Ritsuko ignorait encore autre chose.
Les petits corbeaux quittent le nid avant de savoir bien voler.
C'est une cérémonie d'adieu entre parents et enfant. (p. 35)
Leur nid dévasté et leurs petits disparus, les parents n'étaient-ils pas, en général, comme pris de folie ? On racontait que les corbeaux attaquaient les humains pour protéger leur nid. C'était l'une des raisons qui faisaient d'eux des nuisibles, avait-elle entendu dire. (p. 35)
Des humains l'avaient protégé. Mais d'autres avaient tenté de la capturer.
Les humains lui inspiraient des sentiments contradictoires, l'envie simultanée de les approcher et de les fuir. (p. 131)
Devant le nid constitué d’un incroyable enchevêtrement de cintres, de cordelettes en plastique et de branchettes aux formes variées, elle s’était tout abord émerveillée de l’intelligence et de la patience de ces oiseaux. Alors qu’elle devait s’y mettre sans tarder, sous peine d’être en retard, elle ne pouvait en détacher le regard. L’amour avec lequel les corbeaux avaient transporté chaque cintre, chaque brindille, lui paraissait s’incarner dans cette structure.