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Critique de Floyd2408


C'est toujours un plaisir d'être choisi pour une masse critique sauvage, avec cette incertitude du roman proposé, amenant généralement la surprise de lecture, par le style, le sujet, le genre, l'auteur, l'originalité et surtout l'inconnu. Cette fois, Babelio m'embarque dans le premier roman d'une jeune écrivaine Texane, Olympus Texas, traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch. Comme souvent, la première et quatrième de couverture ont ces petites phrases élogieuses pour aguicher le lecteur, comme celle de Richard Russo, « Une incarnation de la mythologie grecque débridée et follement divertissante ! » et le quotidien national américain Usa Today, « Un véritable coup de balai qui dépoussière la saga familiale américaine. » de base, j'évite naturellement la littérature américaine, celle qui inonde nos librairies dépendantes d'un système libéral où la littérature se perd dans une idéologie économique, sans pour autant la censurer, tout est enclin à une découverte inattendue.
Le cadre du roman se déroule aux États-Unis, dans l'état du Texas, dans la petite bourgade d'Olympus, bâtie au début des années 1800, sous l'enclave du Mexique, avec une population d'environ deux mille habitants, bordé par le fleuve Brazos River, un climat chaud, où chantent les cigales, et bourdonnent les grillons et dans cette Nature la famille Briscoe ne vit pas un long fleuve tranquille, Stacey Swann va nous plonger dans cette saga familiale avec beaucoup d'humour, dans l'entremêlement d'Ovide, Les métamorphoses, avec à chaque chapitre, une citation de ce poème antique. L'amour est le sujet de ce roman, se conjuguant surtout dans l'adultère, je n'oublie pas cette chanson, Les Rita Mitsouko - Les histoires d'A, qui pourrait être le titre de ce roman dans lequel le couple s'étire dans l'absolu du pardon et les passions passagères, même l'amour pur semble être destinée à s'éteindre par la jalousie.
L'intrigue se déroule du vendredi au jeudi suivant, par l'arrivée du fils maudit March, dans sa ville natale qu'il a dû quitter deux plus tôt pour éteindre l'incendie de sa liaison avec Vera, la femme de son grand frère Hap. Cet événement cache des secrets bien plus profonds, les rouages de la psychologie humaine vont permettent à notre écrivaine du Texas de suivre les méandres cachés de l'âme humain, toujours en proie à l'illusion, à la cristallisation Stendhalienne de l'amour, aux péchés capitaux qui gangrènent son être, avec un art cartésien, Olympus Texas est la boite à pandore des non-dits d'une famille, avec toutes ces conséquences, souvent tragique.
Explorons les personnages de cette saga, le couple Briscoe, June et Peter, a de leur union trois enfants, l'ainée Thea, Hap et le dernier March, d'un premier adultère avant le mariage, Peter a un fils Burke, de l'âge de sa fille ainée, et d'une relation avec Lee, des jumeaux, une fille Artie et un fils Arlo, malgré ces liaisons June restera au côté de Peter et aura une relation particulière avec Artie. Hap est marié avec Vera, une belle femme, magnétique, ils ont un jeune garçon Pete, Artie a un petit ami Ryan, un Homme travaillant dans le garage de Hap, March est toujours célibataire, il a deux gros chiens Romulus et Remus, Arlo est un chanteur country, sa soeur manageait ces tournées, sans petite amie, Cole est le vétérinaire remplaçant, qui s'occupe des veaux de June, tous ces protagonistes vont être les marionnettes de Stacey Swann.
Le coeur du roman est l'instabilité de l'amour face à la tentation de la chair, Peter aime plaire, malgré sa première incartade donnant naissance à Burke qu'il ne reconnaitra pas du tout, et n'aura jamais aucune relation avec lui, June lui pardonnera, laissant ce secret muet, resurgir du passé par ricochet et briser la relation avec sa fille Thea, vivant loin de cette petite ville perdue, procureure, mariée et deux enfants, il aura cette liaison avec une cliente de son agence immobilière, Lee, qui donnera lieu à des jumeaux Artie et Arlo, qui seront reconnus par Peter et accepté par June, la grossesse de March aura cette empreinte indélébile de celle de Artie et Arlo. Cette grande famille est formée de sous-couche, March est l'enfant turbulent par ces crises, dès ces quatre ans, il tenta d'étouffer son grand frère de six ans, sa relation avec les jumeaux est pleine de complice, chaotique avec son grand frère, qui c'est empiré avec constat d'adultère de Vera et de March devant presque toute la famille, une gifle qui va emporter toute la famille, June ne pardonnera pas, n'ayant peu de démonstration envers March, au contraire de Artie et d'Hap. le couple June et Peter a cette faiblesse de ces fissures pour contaminer leurs enfants, Hap subit la beauté de sa femme pour la dompter par sarcasme, la belle au bois dormant Vera aime la bonté de son mari, mais elle pense être trahie par l'origine de cet amour, Vera souffre de sa beauté et du regard des autres comme si la beauté est un tapis rouge pour la réussite. Il nous manque Artie et Arlo, elle vit dans sa maison à Olympus et veut vivre dans la nature, elle est guide de chasse, elle aime la pêche, son frère est souvent en tournée sa soeur était sa manager, pour partir vivre sa vie, lui semble avoir ce manque de sa soeur et cette complicité est trahie par la relation qu'elle entretient avec Ryan, un homme à la réputation avec les femmes peu recommandable comme lui l'était dans sa jeunesse, cette jalousie va avoir de dramatiques conséquences pour embarquer toute cette famille dans une lessive familiale, nettoyant ce qui peut être lavé !
Stacey Swann a su structurer de façon chronologique son roman, jour par jour, entrecoupé de passage du passé, au titre commençant par « origine » avec une citation d'Ovide, comme celui des colères de March, de l'exil de March, de Rom et Rum (les chiens de March), Hap et Vera (leurs rencontres), de la promesse d'Artie (Celle des jumeaux enfants entre Artie et Arlo), de la colère de June (Lee et sa grossesse, tromperie de Peter), la colère de Thea (Existence de Burke), le coeur brisé de Vera (la vraie nature de Hap), l'erreur de Arlo (envers sa soeur et Ryan), ces parties permettent de comprendre un peu plus les personnages.
Le passage de la cérémonie à l'église épiscopale d'Olympus, exprime parfaitement l'hypocrisie religieuse, refusant la présence des enfants illégitimes dans ces lieux, laissant ceux-ci paraitre pour un deuil, je souris encore de détails infimes, mais si croustillants.
Un roman qui se lit facilement, avec une emprise de plus en plus magnétique au fil des pages.
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