On croyait sans doute , par ce feu , étouffer la voix du peuple romain , la liberté du sénat , la conscience du genre humain - et , en outre , on avait chassé ceux qui enseignaient la philosophie .
Pline le jeune évoquera plus tard " cette curie tremblante et privée de parole , où il était dangereux de dire ce que l'on voulait et misérable de dire ce que l'on ne voulait pas "
Quant aux premiers occupants de l'île, on ne peut savoir avec certitude, comme toujours dans le cas de peuples barbares, s'ils s'agit d’autochtones ou s'ils sont venus d'ailleurs. 2. Les Bretons présentent plusieurs types physiques, ce qui permet d'étayer autant d'hypothèses. Par exemple, les cheveux roux des Calédoniens et leurs membres allongés attestent une origine germanique. Basanés et souvent crépus, les Silures , dont le territoire est opposé à l'Espagne, donnent à penser qu'autrefois des Ibères ont traversé la mer et se sont fixés sur leurs terres. Ceux qui vivent le plus près de la Gaule ressemblent à ses habitants : soit l'origine ethnique reste marquante, soit le climat a conditionné le type humain dans ces régions qui se font face. 3. En examinant la question dans ses grandes lignes, on peut, malgré tout, concevoir que des Gaulois ont occupé l'île du fait de sa proximité : 4. on peut y retrouver les rites et les croyances religieuses propres à la Gaule; la langue n'est pas très différente; aussi téméraires que les Gaulois, les Bretons aiment prendre des risques, mais devant le danger ils paniquent tout autant et fuient. Toutefois, on trouvera plus combatifs les Bretons qu'une pacification de longue date n'a pas encore amadoués. Nous savons que les Gaulois, eux aussi, étaient de brillants guerriers. Par la suite, la paix les rendit nonchalants, car ils avaient perdu leur bravoure avec leur liberté. 5. Il en va de même pour les Bretons vaincus de longue date, alors que tous les autres sont encore comme les Gaulois d'autrefois.
Vie d’Agricola XI , 1 . ( Grande Bretagne ) .
Chez les Fennes, étonnante sauvagerie, hideuse misère, saleté de tous, torpeur des grands ; pas d'armes, pas de chevaux, pas de pénates ; pour nourriture, l'herbe, pour vêtements, des peaux et comme lit, la terre ; leurs seuls espoirs sont dans leurs flèches qu'ils aiguisent, par manque de fer, avec des os.
(Fennis mira feritas, foeda paupertas ; sordes omnium ac torpor procerum ; non arma, non equi, non penates ; uictui herba, uestitui pelles, cubile humus : solae in sagittis spes, quas inopia ferri ossibus asperant.)
Plus on a de proches, plus est grand le nombre des alliés, et plus la vieillesse est entourée de prévenances : on n'a pas d'avantages à être sans enfant.
(Quanto plus propinquorum, quanto maior adfinium numerus, tanto gratiosor senectus ; nec ulla orbitatis pretia.)
Transmettre à la postérité les actions et le caractère des hommes célèbres est une pratique ancienne, à laquelle même notre époque, si peu soucieuse qu'elle soit des siens, n'a pas renoncé, chaque fois que quelque mérite de taille, digne d'être connu, a vaincu et surmonté ce vice commun à toutes les cités, grandes ou petites : l'ignorance du bien ou l'hostilité à son égard.
(incipit)
(Clarorum uirorum facta moresque posteris tradere, antiquitus uistatum, ne nostris quidem temporibus quamquam incuriosa suorum aetas omisit, quotiens magna aliqua ac nobilis uirtus uicit ac supergressa est uitium paruis magnisque civitatibus commune, ignorantiam recti et inuidiam.)
"Transmettre à la postérité les actions et le caractère des hommes célèbres est une pratique ancienne, à laquelle même à notre époque, si peu soucieuse qu'elle soit des siens, n'a pas renoncé, chaque fois que quelque mérite de taille, digne d'être connu, a vaincu et surmonté ce vice commun à toutes les cités, grandes ou petites : l'ignorance du bien ou l'hostilité à son égard."
(...) Il y a une douceur dans l'inertie et nous en arrivons à chérir la paresse qui nous avait tout d'abord paru odieuse. [ III ]