Cette rencontre avec le livre est curieuse : je l'ai pris à la médiathèque, me réjouissant de lire ces récits séparés sur un de mes thèmes de prédilection, le Japon. Or, quand j'ai replongé les yeux sur les planches, une déception m'a prise - j'avais déjà lu ou feuilleté ce livre et il ne m'avait pas plu. Embêtée, j'ai retenté l'essai : il est vrai que certains styles de dessins m'avaient alors rebutée ; en BD ou manga, je suis assez difficile, je n'aime que certains types de dessin et j'ai du mal à aller au-delà.
Sur les 16 histoires, j'en ai vraiment aimé 5, dessin et scénario confondus. Toutefois, même c
elles que j'appréciais moins ont éveillé ma curiosité, m'ont dévoilé un pan du Japon que je ne connaissais pas, ou que j'étais contente de trouver. Les lieux sont variés, une carte présente la géographie de chaque histoire, les personnages et donc les points de vue sont variés, cela donne une vue d'ensemble du mode de vie
japonais - si ce n'est qu'il revient toujours une chose : les
Japonaises sont b
elles ! (et
elles apprécient les Français)
Nous voyons se déployer sous nos yeux aussi bien le mode de vie urbain, l'agitation, le rythme de la grande ville, que les sentiers de campagne, les temples, les parcs, la forêt... Souvent les auteurs européens racontent une excursion, des monuments, nous exposent une topographie picturale de leur expérience de la ville, de l'architecture. Les auteurs
japonais nous font découvrir des souvenirs, des émotions, des relations, des éléments de leur culture. Il est assez souvent question de l'Alliance française ou de l'Institut franco-
japonais (il faut rendre à César... c'est par eux que ce projet de
Frédéric Boilet s'est développé).
Certaines de ces histoires s'aventurent sur des territoire plus singuliers : la science-fiction avec le remarquable duo
Schuiten-Peeters, la recherche du "Japon gay", avec
Fabrice Neaud, ou encore l'histoire sans paroles le Tournesol de Little Fish. On peut aussi y croiser le grand
Jirô Taniguchi, ou même lire un texte accompagné de dessins comme des gravures, par
Emmanuel Guibert. On peut dire en tout cas que ces BD s'appuient sur des textes solides, je n'ai eu aucun mal à en tirer des citations.
Pour ce voyage immobile, je vote apprécié, 4/5, et suis contente d'avoir repris et redécouvert cet ouvrage.