Ma ville natale était toujours là, inchangée, et le sera à tout jamais.
Ce n'était pas moi qui étais revenu vers elle mais c'était elle qui peu à peu était entrée dans mon cœur.
« Le saké est vivant… il faut continuellement veiller sur lui. »
« Observe bien ce qui se passe dans les cuves de fermentation. »
« Si tu parles au saké avec affection, il te le rendra en devenant excellent. »
Avec les années, on connaît le bonheur d'avoir des racines.
Mon retour au village natal après 16 ans d'absence m'avait enseigné beaucoup de choses.
Je connaissais le bonheur de retrouver ses racines.
Les différentes facettes de mon pères qui m'avaient été révélées durant cette veillée me revenaient en mémoire. La souffrance de ce père que j'avais méconnu... Et sa gentillesse. Sa trop grande gentillesse... Je me mis à pleurer, les larmes roulaient sur mes jours.
Je regrettais d'avoir coupé court à tout dialogue avec lui depuis son divorce avec ma mère. Je m'en voulais d'avoir quitté mon village, ma famille... et de n'avoir pas essayé de comprendre la tristesse de mon père et sa douleur.
"En ayant des enfants, j'ai moi-même compris les sentiments d'un père. Les parents sont obligés de penser à leurs enfants quand ceux-ci ne pensent pas à eux."
"Il vaut mieux faire ce que l'on a envie de faire tant qu'on est jeune...on évite ainsi les regrets."