La trappe exige une connaissance précise de la forêt et des terres, elle a de tout temps été l'exact contraire de la chasse pour le plaisir, pour le divertissement.
Voilà pourquoi le trappeur, parce qu'il est le plus intéressé à la préservation des ressources de la taïga, a toujours été le premier défenseur et gardien de la nature en Russie.
Pourquoi la vie s'obstine-t-elle à nous envoyer ce à quoi on ne s'attend pas et qui fait si mal que l'on n'a plus la force de vivre, et que seule expérience dit :" Tiens bon, ça passera"
Dans le brouillard montant, les contours des rives se déformaient et se diluaient, la baŕque était invisible et on avait l'impression de voir au-dessus de l'Iénisseï un cheval flotter dans les airs.
Ils se fréquentèrent tout l'été. Totia Tassia, la mère de Valia, soupirait, et il y avait dans ce soupir à la fois le désir de caser au plus vite sa fille, une certaine réticence à l'égard de Gochka, et la crainte que celle-ci ne l'effraie et ne gâche toute l'affaire. Gochka partit à la chasse et revint pour le nouvel an. Valia le reçut chez elle, presque comme s'ils étaient mariés. Tiotia Tassia soupirait sur le canapé, mais bon, Dieu merci, au moins il était revenu entier.
Par la porte entrebâillée Vaska voyait son partenaire assis devant le feu, son visage rouge aux joues tombantes, son chien Sery, qui était allongé à côté de lui, auquel Nikolaï disait quelque chose en grattant à travers sa fourrure le petit pli qu’il avait sur le front. Vaska savait que Nikolaï ne lui en voulait pas le moins du monde de sa jeunesse, et qu’il n’y avait pas de mots pour dire le flot de confiance et d’affection qui circulait de l’un à l’autre par l’entremise du chien qui somnolait.