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Critique de melo29


Voilà un roman qui ne laisse pas indifférent, à tel point que lorsque l'on referme la dernière page, on ne sait pas quoi en penser.

Il m'a fallu du temps pour le lire, pas seulement à cause du nombre de pages (790), mais à cause de l'ambiance. Après 3 heures de lecture, je perdais pied et avais du mal à revenir à la réalité, embarquée beaucoup trop loin dans cette atmosphère perverse et malsaine. Et pourtant... après une pause, j'y retournais. Oui, il a un petit goût très addictif.

Fuyant sa vie misérable dans un petit village de Californie, Richard s'inscrit à l'Université de Hampden, dans le Vermont. Il désire notamment y suivre des cours de grec ancien mais découvre que l'unique professeur qui l'enseigne est plutôt exigeant quant au choix de ses étudiants. de plus, il n'en accepte que cinq et le cours est complet. Richard se fait refouler. de loin, il observe ces cinq mystérieux étudiants férus de lettres classiques, si différents des autres, restant toujours ensemble, à l'écart. Après une rencontre fortuite avec certains d'entre eux, il se fait finalement accepter par le professeur et le voilà intégré à ce groupe détonnant.
Pendant les 250 premières pages, on découvre ce groupe et ses personnages, et leur manière de fonctionner. C'est un peu long mais on persévère car on sent bien qu'il y a quelque chose de louche. L'amitié qui les lie est un peu malsaine, teintée d'arrogance et d'élitisme qui les coupent du reste du monde. Tout semble calculé, manipulé par un maître qui détient toutes les ficelles. Les secrets et bizarreries sont omniprésents et pourtant Richard se sent irrémédiablement attiré par ses nouveaux amis.
Et puis, un soir, tout bascule. Sans Bunny, ni Richard, les 4 autres membres du groupe décident de vivre une bacchanale, une sorte de fête célébrée dans l'Antiquité en l'honneur du dieu Bacchus, complètement subjugués qu'ils sont par ce qu'ils étudient. L'expérience vire au drame lorsque quelqu'un meure. Un accident pourrait-on croire. Sauf que Bunny découvre ce qu'il s'est passé. Peu à peu, il fait peser sur le groupe une pression insurmontable et terrifiante. le pire pour soulager cette pression est alors imaginé, planifié... puis mis en action.

Et on est qu'à la moitié du roman.

L'angoisse, la manipulation, l'autodestruction, la fuite de la réalité, cette histoire en est bourrée.
On est choqué par les actes du groupe et leur insouciance, comme s'ils n'appartenaient pas à ce monde, ou étaient au-dessus de tout ça. Pourtant leur manière de vivre, de boire beaucoup trop, révèle un malaise profond.
Et quand ils risquent de se faire prendre, on se laisse manipuler et on souhaite avec eux que Bunny se taise... On devient avide de savoir jusqu'où ils pourront aller.

C'est vraiment terrifiant. Et c'est magistralement amené et construit par Donna Tartt.
Alors oui, certains passages sont un peu longs, mais l'auteur arrive à créer une telle ambiance qu'on comprend que ça puisse prendre autant de pages.

Au final, je dirais que si l'histoire est vraiment malsaine et plutôt horrible, et l'ambiance pesante, l'écriture de Donna Tartt captive.
Lien : http://melolit.blogspot.ch/2..
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