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Après tout elle avait pris sa revanche. La vendetta qu'elle avait entretenue contre les fairley pendant la plus grande partie de sa vie était désormais terminée. Puisque que les deux familles s'étaient réconciliés grâce au mariage de Paula avec Jim Arthur Fairley, le dernier rejeton de la branche aînée.
Oui, elle avait le sens des jardins. et son talent faisait du savant assemblage des plantes florales, des arbres et des arbustes, une étonnante tapisserie colorée qui gardait toujours le charme du naturel.
On lisait une sorte de désespoir résigné dans ses yeux. Il sait que j’ai raison, pensa Paula en le dévisageant. Mais il ne veut pas l’admettre, l’imbécile ! Immédiatement, elle rectifia son jugement : l’homme qu’elle avait devant elle n’était pas un imbécile. Il était parti de rien quand il avait fondé Aire Communications. Malheureusement, il était maintenant dans l’erreur et il souffrait de cette grave maladie qu’est l’aveuglement paternel.
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Paula continua de protester. Elle avait l'impression qu'encore une fois il faisait d'elle ce qu'il voulait. mais il détachait déjà les boutons de son corsage et elle le laissa faire. Tout devenait plus facile quand elle se montrait docile. De puis un an, elle avait eu le temps de s'en apercevoir. Jim croyait que des caresses pouvait résoudre tous leurs problèmes. Il se trompait, bien entendu.
Cette chaleur était insupportable, même pour quelqu’un d’aussi frileux.
Elle se réjouissait de retrouver Miranda : c’était une fille délicieuse et vraiment peu banale, un mélange de douceur, de gaieté et de vivacité. Elle avait un caractère insouciant. On la sentait toujours prête à rire.
Elle n’était que réservée et même un peu timide. Ses scrupules, sa prudence et son acharnement au travail la faisaient sans doute mal juger. Agnes, depuis trois ans, avait appris à l’aimer, à l’admirer et à la considérer non seulement comme une directrice remarquable, mais encore comme une personne chaleureuse, aimable et soucieuse du bien-être d’autrui.
Mais ce qui l’attendait était pire encore. C’était la faillite, la ruine totale, la disparition… Il se payait de mots en affirmant qu’il trouverait aisément un autre financement. Paula était au courant des rumeurs. Personne ne viendrait au secours d’Aire Communications. Pas même la bande de vautours qui rachetait les sociétés en difficulté et les rongeait jusqu’à l’os avant d’en abandonner le squelette.
Elle n’avait pas besoin de chercher bien loin pour comprendre sa manière d’agir. Il n’avait évidemment pas voulu perdre la face devant ce fils ambitieux dont la présence même lui faisait perdre tous ses moyens. Cependant, Paula était certaine que l’honneur et l’intégrité morale comptaient plus que tout pour cet homme.
Il avait le devoir d’assurer l’avenir de son fils. C’était la seule chose à faire, la seule chose convenable et juste. S’il ne protégeait pas d’abord son fils, sa vie n’aurait plus de sens.