Citations sur Les Chroniques de St Mary, tome 8 : Le reste appartie.. (18)
Je ne sais pas sais je suis la seule, mais quand une tragédie me frappe personnellement, je me sens toujours un peu offensée de voir que le monde continue de tourner comme si de rien n'était. Je ne sais jamais si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Certes, cela peut aider à prendre du recul, mais ça ne rend pas l'épreuve plus facile pour autant, bien au contraire.
Quelles lettres n'avions-nous pas encore eues ? Les voyelles. Selon la loi des probabilités la suivante devait être une voyelle. Quoique. Peut-être une semi-voyelle.
- Y, ai-je dit avec espoir.
J'ai chercher un indice sur son visage, mais il tapait sur son bloc-notes.
- Que faites-vous ? Je suis en train de me casser la tête pour vous, vous pourriez au moins m'écouter.
- Je cherche les coordonnées de l'association des chiens guides d'aveugle.
- Le Dr Bairstow refuse qu'on est un chien il a dit que a) ce serait le membre le plus intelligent de l'Institut, et b) il ne veut pas que les gens de la Sécu apprennent à lever la patte pour se soulager.
Dr Nathaniel Stone
Peine à croire ce qui se passe autour de lui. Diplômé en sournoiserie avancée. Buveur de chocolat chaud.
—Dites-moi, a-t-il répondu d’un air méfiant. Vous êtes plutôt du genre à voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ?
—Alors, ça dépend de l’endroit où on se trouve. Les techos diraient que ça n’a aucune importance qu’il soit à moitié vide ou à moitié plein, le problème est que le verre était trop grand. Le Dr Dowson dirait que ce verre est anachronique et qu’il vaudrait mieux utiliser un godet. Le département d’Histoire demanderait : quel verre ? Les gens de la Sécurité contempleraient d’un air maussade les tessons éparpillés au sol, et Mme Mack vous dirait de sortir de sa cuisine et plus vite que ça.
J’apporte le thé, a dit Hunter.
—Merci.
—Pour la patiente.
—Ah, oui. Bonne idée.
J’ai secoué la tête. Je ne me sentais pas capable de boire ou manger quoi que ce soit.
—Non, merci.
Elle est partie et il s’est mis à s’affairer nerveusement avec des papiers.
—Elle me fait peur.
—Elle fait peur à tout le monde, ai-je dit. Ne le prenez pas personnellement.
-Le Dr Bairstow refuse qu'on ait un chien. Il dit que : a) ce serait le membre le plus intelligent de l'institut, et b) il ne veut pas que les gens de la Sécu apprennent à lever la patte pour se soulager. On a terminé ?
- Que s'est-il passé ? a demandé Dieter d'un air inquiet alors que nous sortions de la capsule.
J'ai regardé autour de moi.
- Rien, pourquoi ?
- Personne n'est blessé. Personne ne se vide de son sang. Rien ne pendouille. Ni de vous, ni de la capsule. Il n'y a pas de fumée. Pas d'alarme. Tu es sûre que vous avez quitté le hangar ?
- Je sais que les techos ont parfois du mal à tenir notre rythme, mais il arrive que nos missions se déroulent sans anicroche, tu sais.
- On pourrait abattre une hache sur la console, a suggéré Sykes, toujours prête à aider. Lui faire quelques bonnes entailles, si ça peut te faire plaisir.
- En fait, je crois que j'ai cassé un des porte-gobelets, a dit Markham en lui présentant la dépouille. Désolé.
- Tu n'as pas à t'excuser, ai-je fait. Tu viens d'illuminer sa journée.
- Vous avez le droit de craquer, vous savez.
J'ai secoué la tête.
- Pas devant un membre du corps médical. Ils sentent la peur.
- C'est très sage de votre part. Je vais vous faire un chocolat chaud.
- Quoi ?
- Un chocolat chaud. C'est magique, vous verrez. Ça guérit toutes les blessures.
- Je pensais que c'était le temps.
- Non, c'est le chocolat chaud.
Le Dr Bairstow a parlé dans mon oreille.
- Docteur Maxwell, êtes-vous dans votre bureau ?
- Oui, monsieur.
- Vous ne semblez pas répondre au téléphone.
- J'étais temporairement incapable de le faire. Et mon assistante ne parvenait pas à se souvenir de la série d'actions nécessaires à l'accomplissement de cette tâche complexe.
- Je crois que la Police du Temps est là.
- Pourquoi ?
- Qu'est-ce que j'en sais ?
Une seconde plus tard, mon téléphone a sonné.
Mlle Lee et moi l'avons toutes deux contemplé.
- Bah répondez, ai-je dit.
- C'est votre téléphone, a-t-elle répliqué.
- C'est votre boulot.
- Vous êtes plus près.
- Vous êtes l'assistante.
J'ignore combien de temps nous aurions pu continuer ainsi. (...) Finalement, personne n'a décroché puisqu'il a cessé de sonner. Elle l'a fixée avec un air de triomphe. Je l'ai fixée avec un air de cheffe vaincue.