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Critique de MissSherlock


Dans La Mouette, Tchekhov fait dire à Dorn que « d'après les lois de la nature, toute vie doit avoir une fin. »
Toute vie et toute chose. Même la noblesse russe et son mode de vie.

La Cerisaie est la parfaite illustration de la fin de cette noblesse qui, il faut le dire, a bien cherché sa merde. On ne peut pas plaindre une classe non laborieuse qui a vécu des siècles durant au dépend des autres sous couvert de titres de naissance.

La noblesse est morte, vive la bourgeoisie ! Ou plutôt les nouveaux bourgeois, symbolisés par Lopakhine dont les ancêtres étaient moujiks autrement dit serfs. Et lui, ce brave Lopakhine, le voilà devenu commerçant et suffisamment riche pour acheter les terres où ses ancêtres ont été exploités. Rions de cette bonne farce.

D'autant plus qu'elle se fait au détriment d'une famille d'imbéciles heureux, incapable d'assumer ses responsabilités, se voilant la face et vivant de chimères.
Lioubov, qui a conduit sa famille à la ruine en dépensant sans compter et en s'amourachant d'un vaurien, ne se reproche rien. Elle ne ressent aucune culpabilité, si ce n'est la mort de son enfant. le reste glisse sur elle comme l'eau sur un ciré.

Les autres personnages ne valent pas beaucoup mieux - même Trofimov car s'il est plus conscient des changements, il demeure ancré dans des rêves adolescents.

La Cerisaie est un drame comique très intéressant, véritable photographie d'un Empire Russe qui s'effondre.
J'ai beaucoup aimé cette pièce riche et fantasque que j'ai dévoré en deux heures.
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