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Citations sur La Cerisaie (69)

Si tu cours dans une meute, même si tu ne peux pas aboyer, remue la queue.
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TROFIMOV : J'ai déjà tellement souffert ! Quand vient l'hiver, je suis affamé, malade, anxieux, pauvre comme un mendiant — et le destin m'a balloté ici et là ! Où n'ai-je pas été ? Mais malgré ça, toute âme, jour et nuit, chaque minute, était pleine de pressentiments inexplicables. Je sens venir le bonheur, Ania, je le vois déjà...
ANIA : La lune se lève.
TROFIMOV : Oui. La lune se lève. Et voici venir le bonheur, oui, il vient, de plus en plus près, j'entends ses pas. Et si nous ne le voyons pas, si nous ne le reconnaissons pas, aucune importance. D'autres le verront !
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GAEV : Tu sais l'âge de cette armoire, Liouba ? Il y a une semaine, j'ai ouvert le tiroir du bas et j'ai vu des chiffres, gravés au feu. Cette armoire a été faite il y a exactement cent ans. Qu'est-ce que tu en dis ? Hein ? [...]
PICHTCHIK : Cent ans... Voyez-vous ça !...
GAEV : Oui... C'est quelque chose. Chère et très respectée armoire ! Je salue ton existence dévouée depuis plus de cent ans au glorieux idéal du bien et de la justice. Ton appel silencieux au travail fécond ne s'est pas affaibli au cours de ces cent ans, soutenant bravement, à travers les générations de notre famille, la foi en un lendemain meilleur, et raffermissant en nous le goût du bien et de la conscience sociale.
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LOPAKHINE : Avant, à la campagne, il n'y avait que des maîtres et des moujiks. Aujourd'hui, tout à coup, il y a des estivants. Toutes les villes, même les petites, sont entourées par des maisons de campagne. Et on peut dire que d'ici vingt ans l'estivant va se multiplier dans des proportions incroyables.
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TROFIMOV. [...] L'immense majorité de l'intelligentsia, telle que je la connais, ne cherche rien, ne fait rien et reste pour l’instant inapte à tout travail. Ils disent qu'ils font partie de l'intelligentsia, et ils tutoient leurs domestiques, ils traitent leurs moujiks comme du bétail ; ils négligent leurs études, ne lisent à peu près rien de sérieux, restent à se tourner les pouces, ne font de la science qu'en parlottes, n'entendent rien à l'art. Il sont sérieux, ils ont des visages graves, ne parlent que de sujets très graves, ils philosophent, et pourtant, sous leurs yeux, les ouvriers mangent des choses infectes, dorment sans oreiller, à trente, quarante dans la même chambre - partout les poux, la puanteur, l'humidité, la souillure morale... C'est évident, toutes ces grandes discussions ne servent qu'à une seule chose : s'aveugler soi-même et aveugler les autres.

Acte II

Traduction d'André Marcowicz et Françoise Morvan
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mais c’est un homme à malheurs ; tous les jours il lui arrive quelque chose ; on l’a surnommé Vingt-Deux-Malheurs.
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LOPAKHINE : C'est vrai, mon père était un moujik, et moi, regarde : un gilet blanc et des souliers jaunes. On dirait un cochon dans un salon de thé... La seule chose, oui, j'ai de l'argent, des tas d'argent, mais si tu grattes un peu, si tu réfléchis, moujik je suis, moujik je reste... J'ai voulu lire ce livre, je n'y ai rien compris, je lisais, je dormais.
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TROFIMOV : Que la propriété, aujourd'hui, soit vendue ou non — quelle différence ? Tout cela est fini depuis longtemps, on ne peut pas revenir en arrière, l'herbe a envahi le sentier. Calmez-vous, ma chère amie. Ne vous faites pas d'illusions. Pour une fois dans votre vie regardez la vérité en face.
LIOUBOV : Quelle vérité ? Vous voyez ce qui est vrai, et ce qui ne l'est pas, moi on dirait que j'ai perdu la vue, je ne peux rien voir. Vous résolvez bravement toutes les questions importantes, mais dites-moi, mon petit, n'est-ce pas parce que vous êtes jeune et qu'aucune de ces questions ne vous a jamais fait souffrir ? Vous regardez bravement devant vous, mais n'est-ce pas parce que vous ne voyez, parce que vous n'attendez rien qui vous fasse peur, parce que la vie est encore cachée à vos jeunes yeux ? Vous êtes plus courageux, plus honnêtes, plus profond que nous, mais réfléchissez, montrez ne serait-ce que ça de générosité (geste des doigts), prenez pitié de moi. Je suis née ici, ici ont vécu mon père et ma mère, mon grand-père, j'aime cette maison, sans la cerisaie je ne comprends pas ma vie... et s'il faut la vendre, alors qu'on me vende avec elle...
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LOPAKHINE : Excusez-moi, mais des gens aussi frivoles, aussi peu pratiques et aussi étranges que vous, je n'en ai jamais rencontrés. On vous dit pourtant très clairement que votre propriété est en vente, et on a l'impression que vous ne comprenez pas.
LIOUBOV : Mais que devons-nous faire ? Apprenez-nous !
LOPAKHINE : Je vous l'apprends chaque jour. Chaque jour je vous dis la même chose. Et la cerisaie, et le terrain, il faut les lotir, et très vite ! La vente aux enchères est là, tout de suite. Mais comprenez donc ! Dès que vous aurez pris cette décision, vous trouverez tout l'argent que vous voudrez, et vous serez sauvés !
LIOUBOV : Des villas et des estivants, c'est tellement vulgaire, excusez-moi.
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GAEV : Le train avait deux heures de retard. Hein ? Ça, c'est de l'efficacité !
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