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Critique de tilly


Janine Teisson aime raconter des histoires, et les écrire. Elle sait le faire. Elle est douée pour ça. Son style est vif, impeccable (à deux trois petites imprécisions près que j'ai relevées, mineures et vétilleuses). J'envie sa facilité à passer du dialogue à la narration, à assembler des scènes courtes et animées.

Si vous avez aimé la Lisbeth Salender de Stig Larsson, et Paulette, la vieille dame d'Anna Gavalda, vous aimerez Pat, Hortense, et leur salle de bains.

Maintenant, je ne le cacherai pas longtemps : je ne suis pas trop fan de "Millénium", ni de "Ensemble, c'est tout", ni de "L'élégance du hérisson". Que j'ai lus. Sans déplaisir, je reconnais, mais sans enthousiasme. Pour la détente, et surtout parce que tout le monde m'en parlait.


Je dois quand même être un peu plus courageuse et dire ce qui m'a fait tiquer assez vite dans ma lecture de la salle de bain d'Hortense. A la page 35... la scène chez le docteur Lestouches, non pardon, Déline. Un médecin un peu spécial, rayé de l'ordre en 1948, un grand type décharné habillé de guenilles qui vit dans une bicoque encombrée, entouré de chats... Elle est maline Janine ! Elle fait s'interroger son héroïne née en 1970 devant le capharnaüm du bon docteur, en se disant avoir l'impression d'avoir déjà vu ce décor quelque part, en photo !

Je trouve ça un peu facile, un peu gros. Comme est facile, la description minutieuse et longue des plans d'une scène du film La Mort aux trousses. Je n'ai pas trop aimé non plus l'accumulation, un peu forcée à mon avis, de scènes de genre en tous genres, géographique et historique. En vrac : un hôpital sur le front en 1917, un palais à Venise servant de clinique psychiatrique à un faux médecin, une course poursuite et un flag dans Paris, une cérémonie vaudou, des scènes de l'Occupation et de la Libération, des fêtes de reconnaissance familiale dans la brousse africaine.

Mais je le sais bien, ce qui pour moi apparaît comme une faiblesse, n'en sera pas pour d'autres lecteurs. Et c'est heureux.

La salle de bain d'Hortense rassemble à l'évidence les qualités nécessaires pour plaire au public, comme on sait très nombreux et diversifié, de Larson, Gavalda, et Barbéry. C'est bien écrit, rythmé, je l'ai déjà dit. Les personnages sont pittoresques, attachants et drôles. le lecteur voyage, il est baladé, allègrement. le tout est empreint de bons sentiments, de compassion, même si la violence physique ou psychologique des situations est rarement éludée. Mais heureusement il n'y a ni sadisme criminel, ni flots d'hémoglobine dans la salle de bain d'Hortense !

Je souhaite de tout coeur à Janine Teisson de pouvoir détourner une part confortable de leur lectorat, à ces pointures surdimensionnées de l'édition romanesque. En plus c'est à peine s'ils verraient la différence ! Ce serait aussi tout à fait mérité pour les éditions Chèvrefeuille étoilée qui ont un catalogue sympathique, marqué par la féminité, le sable et le soleil, la Méditerranée.
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