Citations sur Télérama [HS n° 191] Sonia Delaunay (12)
Un jour j'ai refusé d'être la présidente d'un groupe d'artistes femmes en Europe. J'ai refusé parce que l'art est universel, hors de toute classification. Je ne me suis jamais pensée comme une femme de façon consciente. Je suis une artiste.
"Nous étions liés d'amitié avec Cendrars, qui a publié son Transsibérien avec des couleurs à moi. Et c'était en somme le premier poème-objet qui était, au fond, aussi une peinture tout à fait abstraite" - Sonia Delaunay -
Pour Robert et Sonia Delaunay, la peinture est "un langage lumineux" dont la grammaire a été énoncée par les scientifiques au cours du siècle précédent et qui est parfaitement maîtrisé par la nouvelle génération artistique. Des grands Vénitiens à Delacroix, en passant par Rubens, les plus grands coloristes travaillaient empiriquement pour faire chanter leurs accords chromatiques ou les faire strier en fonction de l'effet voulu.
"Jusque dans les détails de l'art vestimentaire ou domestique, je n'ai pas l'impression de perdre mon temps. Non, c'est un travail noble, autant qu'une nature morte ou qu'un autoportrait".
"Il n'y avait aucun hiatus chez moi entre ma peinture et mes travaux dits "décoratifs" [...] Le "genre mineur" n'avait jamais été une frustration artistique mais une expansion libre, une conquête d'espaces nouveaux, c'était l'application d'une même recherche. La conception m'excitait".
"Jusque dans les détails de l'art vestimentaire ou domestique, je n'ai pas l'impression de perdre mon temps. Non, c'est un travail noble, autant qu'une nature morte ou qu'un autoportrait".
En transposant ses recherches sur la couleur aux objets domestiques, Sonia Delaunay étend sans aucun complexe son domaine de créativité à l'art décoratif
(textile, mobilier, tapis, décor...). Une audace saluée en France comme à l'étranger.
"La lumière d'Espagne nous a aidés énormément à préciser nos idées sur la peinture [...] ça a développé ce que nous cherchions déjà à Paris".
Exilée au Portugal puis à Madrid depuis 1914, Sonia Delaunay crée les costumes de Cléopâtre, ballet de Diaghilev. Une première collaboration avec le monde du spectacle où s'exprime librement sa fibre artistique
Allemagne, Italie, Portugal, Espagne... L'artiste fait sienne des influences, capte une lumière, glane des idées. Et par-dessus tout cultive le goût des arts appliqués, hérité de la Russie de son enfance.