MICION : Pour tout le reste, nous devenons plus raisonnables avec l'âge ; mais il y a un défaut que la vieillesse apporte à l'homme ; nous sommes tous plus attachés à l'argent qu'il ne conviendrait.
Acte V, Scène 3.
MICION : Ah, l'on dit bien vrai : si l'on s'absente quelque part, ou que l'on s'y attarde, il vaut mieux que ce qui s'est passé soit ce que dit une épouse en colère, et ce qu'elle imagine au fond d'elle-même, plutôt que ce que disent et imaginent des parents bienveillants. Une femme, si l'on s'attarde, pense que l'on est en train de courir après une maîtresse, ou qu'une femme court après vous, ou qu'on est en train de boire et de se donner du bon temps, et que l'on est heureux, tandis qu'elle est toute seule et malheureuse. Mais moi, comme mon fils ne rentre pas, quelles idées n'ai-je pas, et que d'inquiétudes ! Ou bien qu'il ait pris froid, ou qu'il ait fait quelque chute, ou qu'il se soit cassé quelque chose.
Acte I, Scène 1.
HÉGION : Tous ceux dont la situation n'est pas prospère sont, je ne sais comment, enclins au soupçon ; ils prennent plus volontiers toute chose dans le mauvais sens ; à cause de leur dénuement, ils croient toujours qu'on les exclut.
Acte IV, Scène 3.
MICION : Il en est de la vie comme d'une partie de dès. Si l'on n'obtient pas le dé dont on a le plus besoin, il faut savoir tirer parti de celui que le sort a amené.
(Acte IV, scène 7)
Bref, toutes ces folies de jeune homme, que les autres font en cachette de leurs pères, je l'ai accoutumé à ne point s'en cacher avec moi. Quand on ose mentir à son père, qu'on a pris l'habitude de le tromper, on ne se fait aucun scrupule de tromper les autres. Je crois qu'il vaut mieux retenir les enfants par l'honneur et les sentiments que par la crainte. Mon frère et moi ne sommes pas là-dessus du même avis ; ce système lui déplaît.
(Micion)
Mais, Déméa, tachez de ne pas oublier que plus vous êtes riches, puissants, heureux et connus, plus vous êtes tenus de vous montrer impartiaux et justes, si vous voulez passer pour gens de bien.