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Critique de MaggyM


Tout le monde sait que La Montespan était une des favorites du Roi Soleil. Par contre, le sort de son mari a moins occupé les historiens. Jean Teulé rend ici un hommage assez touchant, même s'il est très grivois, à cet homme qui resta amoureux de la femme qu'il avait épousée presque par hasard même si elle ne partageait plus son lit.
On sait que Jean Teulé est avant tout un conteur de l'histoire, un de ceux qui racontent sans expliquer, qu'il préfère toujours le petit bout de la lorgnette comme angle d'attaque et qu'il est irrévérencieux par nature. Et ici, nous avons du grand Teulé.
C'est donc sans détour et sans fard qu'il nous narre le grand désarroi du Marquis de Montespan qui voit sa femme entrer à la Cour de Louis XIV et qui ne la verra jamais en sortir. A la manière d'un Don Quichotte, il tente de récupérer sa belle, n'hésitant pas à s'attaquer publiquement à l'amant, faisant fi de son statut de Roi. Il refusera toute tentative d'arrangement à l'amiable, négligeant l'argent ou les titres, s'asseyant sur la bienséance et attaquant de front même s'il doit pour cela passer quelques temps en prison. Et toujours, il tentera de trouver des excuses à son épouse, passera même un peu de temps avec les enfants que celle-ci aura eus avec le Roi, persistant à croire qu'elle pourra revenir à la raison et à la maison.
Le destin le vengera, puisqu'elle mourra seule, reniée par son premier fils. Pourtant c'est lui que l'Histoire oubliera et ce sont ses portraits à elle qu'on trouvera dans les livres.
Le ton de l'auteur est insolent, ironique, décalé parfois, cru souvent, sarcastique toujours. Certains seront sans doute choqués et pourtant ce n'est que le reflet brut d'une société que l'on a tendance à enjoliver. Car sous la poudre, il n'y avait que crasse et effluves malodorantes au sein d'une Cour assez libertine pourtant. La plume de Teulé nous y plonge la tête la première et finalement, si on prenait plus souvent l'habitude de raconter les petites histoires qui ont fait la grande, certains sujets pourraient être rendus plus passionnants que l'image qu'ils renvoient.
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