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Citations sur Corps variables (7)

Il m’est impossible de vous faire comprendre ce que j’éprouve en regardant la lune avec les yeux d’un inconnu et en sachant que je ne prendrai plus jamais mes enfants dans mes bras.
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Patient Q. Interné pour évaluation le mois dernier. Admis à l'UMD avec une psychose paranoïde et de graves troubles conceptuels. Nom et identité inconnus. Soutient être un universitaire du nom de Nicolas Slopen, mort l'an dernier dans un accident de la route. Hospitalisé par procédure d'urgence suite à des faits de harcèlement et de menaces dirigés contre l'épouse du défunt".
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Comme je suis un homme instruit, j’ai fait l’objet d’une certaine dose de favoritisme à l’Unité pour malades difficiles. Une des psychiatres, le Dr Fenella Webster, aime à se voir en figure littéraire. Elle m’a fait venir dans son bureau plusieurs fois pour discuter de Jane Austen et exposer ses théories concernant la prétendue question de la paternité des œuvres de Shakespeare. Comme la plupart des anti-stratfordiens, elle est insensible à la poésie en tant que telle et ses jugements sont de seconde main, mais je lui ai tout de suite plu et elle a milité pour que je puisse avoir accès à un ordinateur. À proprement parler, Internet est inaccessible, mais j’ai trouvé un moyen de me connecter. Et même si mon compte à l’université a été fermé, ma correspondance personnelle est encore en ligne. C’est grâce au Dr Webster que je peux rédiger ce testament.
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Tout ce que je sais, c’est que cette histoire a commencé quand Nicky Slopen est revenu d’entre les morts.
L’homme qui est entré dans ma boutique ce jour-là était solidement bâti, barbu, et avait les cheveux coupés ras, mais il connaissait mon ancien surnom. Il s’est approché du comptoir d’un pas traînant et l’a dit en guise de salut. « Ça fait un bail que personne ne m’a appelée comme ça.
— Ça fait un bail, oui, a-t-il répondu. C’est moi. Nicky. »
Il y a eu un brusque moment de gêne quand je me suis mise à dire des banalités pour cacher le fait que je ne le reconnaissais pas, puis une sensation plus déplaisante encore quand il a prononcé son nom de famille.
« J’ai entendu dire que tu étais… » Je ne suis pas arrivée à finir ma phrase. « C’est une blague ? Parce que je ne trouve pas ça drôle.
— Du calme, Sukie, c’est vraiment moi. »
L’espace d’un instant, je ne l’ai tout simplement pas cru, mais il m’a dit des choses que lui seul savait, des choses qu’on s’était dites, et peu à peu j’ai vu que c’était bien lui. Ses yeux avaient une intensité familière, et quand il m’a appelée par mon nom, sa bouche l’a formé comme elle l’avait toujours fait.
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(…), personne ne nous le dit, mais avoir des enfants multiplie notre capacité de souffrance.
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Une des caractéristiques de la douleur est de vous ancrer dans l'instant présent. C'est le revers de l'extase- chose que seuls les saints et les pervers connaissent. Il est révélateur de la nature humaine, je suppose, que la plupart des religions aient choisi le chemin vers la pénitence plutôt que celui de l'hédonisme vers l'infini. À moins, comme le suggère mon expérience, que la douleur ne soit plus efficace. Elle nous extirpe des flots du temps et nous rive à la transcendance du présent. On oublie tout, on devient inséparable de sa douleur, jusqu'à en émerger transformé.
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Son immortalité était éternelle, une existence physique au côté de tous ceux que nous aimons.
Quand on le lit en ces termes audacieux, évidemment cela semble ridicule. Mais cela fait aussi écho à un désir profond, presque indicible. C'est un espoir si douloureux que dès l'enfance, nous nous forçons à ne pas nous l'autoriser: ne pas avoir à partir, ne jamais dire adieu, ne jamais perdre quelqu'un.
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