AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lecoeurdunlivre


Par acquit de conscience, même si je risque de friser le ridicule ...
...mais l'erreur est humaine....et je ne suis qu'une fille :
....avant de la lire, je croyais que l'auteur de Casanova un voyage libertin, La reine scélérate et des Adieux à la reine était Chantal Thomass. Mais si, Chantal Thomass la créatrice de lingerie sexy.
Ben quoi ? Sonia Rykiel a bien écrit des livres. Même qu'elle était copine avec Régine Desforges et qu'elles ont fondé le Club de croqueuses de chocolat.

L'une avec ses deux S appartenait à la génération Palace et l'autre avait des ailes qui l'ont emmené au Bonnie and Clyde ‘s lors de son premier voyage à New York.
Spécialiste de littérature française et essayiste, Chantal Thomas profite d'un voyage dans cette ville, en 2017 pour faire une sorte de pèlerinage sur les lieux de sa jeunesse. Nulle nostalgie de vieille dame. Au contraire, l'évocation de cette époque révolue, ses vingt piges à NY bouillante d'énergie et de créativité dans les années 70 est passionnante.

C'est tout un passé underground et dynamique qui surgit entre les lignes. Chantal Thomas était au bon endroit, au bon moment. Elle a ainsi eu le bol de connaître des écrivains, des poètes et des musiciens, jeunes gens excentriques alors inconnus à qui elle rend hommage. Ainsi qu'aux toxicos, alcoolos et autres borderlines ( souvent ce qu'étaient les artistes aussi ) qui peuplaient alors les lieux mythiques de cette ville....
Avant qu'elle ne soit « gentrifiée «  comme inopportunément écrit dans certaines critiques. Bah, oui, comme Paris, Londres, Séoul ou Moscou. Une fois qu'on a dit ça - pour faire bien ? - on n'a rien dit. A moins de s'en désoler et de regretter la faune de clodos, travailleurs immigrés, drag-queens, braillards et camés flamboyants qui vivaient là. Ce qui n'est pas le cas des auteurs de ces critiques.
Et, petit bémol, ni celui de l'auteur. Au cours de sa virée elle ne fait que le constat que les quartiers arpentés autrefois sont devenus ultra chic et bien polissés et ne semble pas s'en émouvoir. J'ai un peu regretté qu'elle n'ai pas un mot pour l'exclusion de ces populations qui habitaient là n'en aient absolument plus les moyens. Les bourgeois blancs et élitistes dominent l'espace.

Je pense que même lorsque elle partageait des moments et se mêlait aux inconnus des parties, buvant des bières debout contre un mur ou dansant sur une musique de Bowie, la musique des livres de Marguerite Duras traversait ses nuits. Elle observait avec curiosité et faisant montre d'ouverture d'esprit mais sans se laisser aller totalement ni être dupe des personnalités qui cachaient leurs défauts dans des envolées magnifiques et alcoolisées. Elle s'est construite là où d'autres ont sombré. Elle s'est transformée, dans ces lieux vibrants, au contact des héros de la beat génération en écrivaine par la grâce d'une subtile introspection. La libération sexuelle explosait et les désirs déraisonnables s'affichaient.
Chantal Thomas était encore plus sensible à la douceurs des lèvres parce que l'éclat du concept rendait la chose encore plus belle.

Dès lors, je comprends que New York ne soit pas un paradis perdu pour elle et que les marginaux et les outsiders disparus dans les entrailles de la ville ne soient pas plus qu'un souvenir, pas du tout mélancolique.

Peace and Love.
Commenter  J’apprécie          2614



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}