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Critique de indira95


Bien que passionnée d'histoire j'aborde toujours les romans historiques avec beaucoup de circonspection. Ou bien les libertés prises avec l'histoire m'horripilent ou bien le ton trop doctoral et le style trop plat me découragent. C'est un challenge impitoyable que celui d'écrire de bons et beaux romans historiques. Chantal Thomas m'avait séduite avec Les adieux à la reine, récit apocalyptique d'un Versailles dans sa chute, d'une monarchie absolue dans ses derniers retranchements, d'une reine Marie Antoinette, l'Autrichienne tant haïe, assistant impuissante à l'effondrement de son monde. J'avais été emballée par ce récit, d'une parfaite exactitude historique et d'un souffle romanesque indéniable. Mais avec L'échange des princesses, il me faut reconnaître un engouement moins prononcé et même confesser une difficulté à finir ce roman. Pourtant le sujet avait de quoi me plaire, car dévoilant un pan méconnu de l'histoire du jeune Louis XV : son mariage arrangé par son oncle le régent Philippe d'Orléans, avec la très jeune Marie Victoire (4 ans), infante du roi d'Espagne. A cet arrangement qui devait marquer l'apogée de la Régence sur le plan diplomatique, s'ajoutait celui livrant en épousailles la fille du régent au futur roi d'Espagne, à peine âgés de 12 et 14 ans. Quatre destins de jeunes gens échangés et sacrifiés sur l'autel des alliances et tractations de pouvoir, quatre jeunes personnes balayées par le vent de l'histoire. L'échange des princesses retrace avec minutie, agrémenté de moult anecdotes (issues des correspondances, témoignages, mémoires, pour cela Chantal Thomas a effectué un énorme travail de recherche), cet échange et s'axe principalement sur le ressenti des jeunes demoiselles. En cela nous apprenons que leur acceptation de la chose ne s'est pas vraiment déroulée de la même façon : d'un côté la jeune Marie Victoire, fascinée par Louis XV et fortement amourachée, fera tout pour lui plaire en dépit du désintérêt profond de ce dernier. Au contraire Louise Elizabeth d'Orléans, acceptant très mal ce mariage, n'aura de cesse de décourager, de rejeter et choquer son mari et la cour d'Espagne. Ces portraits sont touchants, notamment celui de la petite Marie Victoire que j'ai trouvé attachante, petite fille perdue parmi les adultes et les Grands de France, jeune personne fragile et joyeuse qui prenait très à coeur son destin de future Reine de France.
Pour autant et malgré l'intérêt historique du roman, il manquait ce souffle romanesque, cet entrain et ce dynamisme qui font passer un agréable moment. Jamais le roman n'a décollé. La magie n'a pas opéré cette fois…

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