Certains physiciens mettent en avant l'idée que notre univers n'est qu'un univers parmi une infinité d'autres, le tout formant un vaste "multivers". Les avancées scientifiques ont donc réduit à néant la place de l'homme dans l'univers. Loin d'être le centre du monde, sa planète n'est plus qu'un petit grain de sable perdu dans le vaste océan cosmique.
Bien que je fréquente les observatoires depuis des décennies, je suis toujours émerveillé devant la beauté du cosmos. Mon cœur bat devant le dessin des bras en spirale d'une galaxie, les structures nuageuses d'une pouponnière stellaire, ou l'image d'un amas globulaire. je me sens porté par l'univers, en osmose avec lui.
La nuit est aussi le temps des mystiques. Sans doute parce que la nuit suscite le silence, le recueillement, la réflexion, elle appelle le dépassement de soi, la transcendance, qu'elle se nomme Dieu,Nature, Cosmos, Beauté. Elle ouvre la voie à l'événement mystique, celui qui marque un point de non-retour, un foudroiement.
Les Terriens ont lancé deux sondes - Pionner 10 et Voyager 1 -, vers les étoiles, portant à bord des messages, sans destination précise, dans l'espoir qu'elles seront un jour récupérées par des extraterrestres, telles des bouteilles lancées dans le vaste océan cosmique. Des bouteilles dans lesquelles se trouvent des sons et des images de la Terre : le mot "bonjour" en 55 langues,le dessin d'un atome d'hydrogène, un schéma montrant la place de la Terre dans le système solaire, la représentation d'une femme et d'un homme, le bras levé en signe de salut, un disque contenant un concerto de Bach, un morceau de jazz de Louis Armstrong, le bruit d'un baiser, celui du vent, le chant des baleines, des rires d'enfants.
La matière qui brille dans les étoiles et dans les galaxies ne constitue que 0,5% du contenu total en masse et en énergie de l'univers. Le matière dont nous sommes faits n'en constitue que 4,5%. Tout le reste, c'est-à-dire 95% du contenu de l'univers, nous demeure complètement inconnu.
Face à cette immense toile cosmique, les vicissitudes du quotidien qui prennent parfois une importance démesurée dans nos vies apparaissent bien petites et mesquines. Cette architecture subtile du ciel étoilé invite à prendre de la hauteur.
Tout n'est qu'impermanence, changement et transformation dans le monde de l'infiniment grand. Le monde de l'infiniment petit n'est pas en reste. Là aussi, tout n'est qu'impermanence.
Savoir que nous sommes interdépendants, tous connectés à travers l'espace et le temps, a une conséquence éthique profonde qui tourne à notre sentiment de compassion et d'empathie. Le mur que notre esprit a dressé entre "moi" et "autrui" n'est qu'illusion ; notre bonheur dépend de celui des autres.
L'astrophysique moderne a mis en évidence l'intime connexion de l'homme avec l'univers : je suis fait de poussières d'étoiles, de même que toute la vie et le monde matériel qui m'entourent
L'homme aura-t-il la sagesse de réfréner son désir insatiable de construire et d'illuminer pour que nos enfants puissent encore contempler le ciel ?