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Critique de Meps


Le roman par lequel j'avais découvert le style de Kim Thuy, tout en concision et en épure était Vi. J'avais beaucoup apprécié cette histoire sur l'avenir de ces boat-people ayant quitté sous l'oeil médiatique leur pays mais dont l'histoire était vite passée dans l'anonymat, une fois le temps du spectaculaire passé. J'avais adoré la pudeur toute asiatique de l'auteur pour aborder ces vies meurtries mais pour autant remplies d'espoir, de résilience.

Quand j'ai vu le nom de Kim Thuy sur la liste des écrivains présents à la Comédie du Livre 2022 de Montpellier, celle qui sonnait le retour à la "normale" après deux années tronquées (annulation et édition à distance très frustrante), j'ai été ravi de savoir que j'allais pouvoir échanger avec une auteur dont je pourrais parler d'un de ces romans avec admiration. Il est toujours plus plaisant de rencontrer en salon des auteurs que vous connaissez et appréciez déjà.

L'échange fut très agréable, notamment autour de ses titres vietnamiens mais aussi phonétiquement français. Après avoir indiqué mon intérêt pour ces récits autour des conflits où la France se trouvait impliquée (Algérie, Rwanda, Indochine...), elle me conseilla son dernier livre et nous avons remarqué l'utilisation d'un impératif paradoxal dans les deux livres : Vis et Aime, comme si ces deux verbes pouvaient être ordonnés... et une jolie dédicace qui reflète bien cet échange, mais restera mon petit secret ! J'ai même pu ensuite assister à une conférence autour de l'anniversaire des éditions Liana Levi, avec des échanges très intéressants avec d'autres auteurs édités au même endroit, et une vraie réflexion autour de ce que devait être une maison d'édition pour ses auteurs.

Vous me demanderez : et quand est-ce qu'on parle du roman qui fait l'objet de la critique... ? J'y arrive, ne stressez pas. Si l'auteur ne nous indiquait pas dès le départ que son roman était tissé (comme le fil de l'illustration de couverture) autour d'histoires réelles, on aurait eu envie de lui dire qu'elle exagérait. Que d'insuffler autant d'amour dans des moments si terribles, entre des êtres que tout devrait séparer, entre des personnages qui n'auraient jamais dû se (re)trouver, c'était vraiment trop. Et quoi de mieux que son style toujours autant dans l'épure, fait des courts chapitres habituels, pour canaliser tout ce trop ! Liana Levi a insisté à la conférence sur cet art hallucinant du "faire court" que maîtrisait Kim Thuy... et l'auteure a elle-même souligné combien son éditrice l'avait encore incité à plus couper quand elle s'étendait trop.

Cela aboutit à un roman à taille humaine, avec des personnages attachants, et qui ne laisse jamais de goût de trop peu malgré ses 150 pages. Juste l'impression d'un joyau ciselé, dont les petites facettes reflètent le monde entier si on accepte de se perdre dans le jeu des miroirs à l'infini qu'ils contiennent.

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