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Critique de Bellonzo


On aura du mal à me convaincre que "L'épaisseur des âmes" transcrit correctement le titre irlandais "Mothers and sons" pour ce très beau recueil de nouvelles de Colm Toibin, dont j'ai lu les, tous excellents, "Le bateau-phare de Blackwater", "Désormais notre exil", "La bruyère incendiée" et "Le maître Cher Maître".

Composé de neuf histoires qui opposent une mère et un fils ce livre tisse une trame très fine sur ces rapports passionnels, jamais outrancièrement, plutôt musique de chambre qu'opéra wagnérien. Souvent en quelques phrases vers la fin de la nouvelle, pas à la Tennessee Williams à grand renfort de psychanalyse pesante, mais ponctuant une approche très sobre de la problématique familiale dans une Irlande moderne, pas trop cependant pour oublier la grande Histoire de ce pays. J'en citerai quelques-unes, ce livre confirmant la vitalité et la logique créative de ColmToibin.

Un prêtre dans la famille, le terrible désarroi d'une dame âgée dont le fils, prêtre, vient d'avouer les pires perversions. En une vingtaine de pages, un affrontement qui n'en est pas un, et la dignité, au-delà, la dignité...

"Famous blue raincoat", revoilà ce vieil imper bleu de Leonard Cohen, pour une variation sur les années folk et un ado qui décide de compiler en CD les vieux enregistrements de sa mère et de sa tante, du côté de Fairport Convention. Bouleversant témoignage sur ces années et les traces des aiguilles. C'est douloureux, sobre et intense.

Sept pages suffisent pour faire "Un trajet", une mère ramène son fils dépressif au chevet de son père. Ecrire si bien et si serré laisse rêveur. Et "Une chanson" finit par les presque retrouvailles entre Noël et sa mère, celle-ci chantant une déchirante ballade, dans un pub, peut-être pour lui tout seul.

Je vous laisse découvrir ce bien beau recueil dont une ou deux nouvelles m'ont cependant laissé de glace. C'est mieux ainsi, je ne goûte pas trop la perfection.
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