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Critique de Merik


Merveilleuse Olga Tokarczuk, merveilleuse histoire... Mes étoiles se sont encore allumées à la lecture de ce roman à la lisière du conte moderne, où finesse et intelligence se marient à une douce ironie dans des lignes addictives, sans jamais user de ficelles grossières. Ce roman pourrait être rangé dans la catégorie polar, même s'il ressemble plus au livre d'une grande qui s'est immiscée dans le genre. Comme si les codes s'étaient pliés, comme s'ils s'étaient inclinés devant la force naturelle de son univers bercé de fantastique. Il y aura bien quelques évènements sordides sous formes de crimes pour tenir le lecteur, mais il y a surtout une narratrice fabuleuse et son ton envoutant. Perchée dans l'astrologie, la poésie de Blake et les exégèses naturalistes, Janina Doucheyko nous enfermera en douceur dans une ambiance singulière sans être complètement déjantée. On fait sa connaissance depuis sa retraite dans un hameau perdu des Sudètes, en pleine réflexion sur la vieillesse de ses pieds, comme pour mieux nous annoncer dans la foulée le cadavre de Grand Pied le braconnier. Il ne lui restera plus guère de voisin dans ce hameau, déserté d'humains l'hiver mais encerclé de biches, de renards ou de scarabées. C'est son désormais unique voisin, Matoga, qui vient l'alerter de sa découverte macabre. Ils suspecteront un étouffement de Grand Pied par injection ratée d'os de biche, avant la venue au ralenti d'une police endormie, avant la survenue d'autres cadavres eux aussi entourés de suspicion animalière. Pour Janina il n'y a guère de doute désormais, les animaux sont entrés en représailles.
Voilà une histoire à la tendance antispéciste infiltrée, pour un roman fabuleux encore une fois. Après « Dieu, le temps, les hommes et les anges », j'ai retrouvé malgré un genre à l'apparence différente le ton et le style fascinant d'Olga Tokarczuk, comme si c'était finalement depuis le coeur de son âme bienveillante et rieuse qu'elle prenait soin de nous écrire.
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