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Critique de MartinEden87


À travers trois nouvelles, Tolstoï aborde la thématique universelle qu'est la mort. Dans « Trois morts » il compare la différence avec laquelle, selon le rang social, des mourants acceptent leur finitude. Plus on a accumulé de richesse et plus on est réticent à quitter ce monde. Et plus on se crée d'artifices pour l'éloigner, ne l'envisager qu'au dernier instant. À l'instar d'une foi religieuse de façade. À quoi bon se signer au passage devant une église, quand la vue du prêtre qui va donner les derniers sacrements vous comble de terreur. L'être qui n'a rien à perdre, accepte de manière stoïque la mort comme faisant partie du cycle de la vie.

Le but de Tolstoï n'est pas d'essentialiser un rang social plus qu'un autre. Mais il vient rappeler au lecteur que la mort rabat toutes les cartes. Ce que l'on pense avoir construit comme solide et durable, prend une tout autre tournure au seuil du trépas. C'est ce qu'apprend dans la douleur, Ivan Ilitch, dans la nouvelle « La mort d'Ivan Ilitch ». Ses relations, son statut social n'ont plus aucune importance lorsque son agonie dérange son entourage. Et que l'attente de l'annonce de son décès, en vue de prendre la place qu'il va laisser vacante, est la seule préoccupation de ses collègues. L'absence d'empathie, l'hypocrisie qui l'entoure lui font envisager sa vie sous un bilan peu glorieux. Lui, qui, dans l'agonie recherche un peu d'amour et de compassion, doit se résoudre à attendre la mort pour le libérer de ses tourments.

« Maître et serviteur », ultime nouvelle de ce recueil quant à elle montre les risques qu'un maître est prêt à faire courir à son serviteur pour conclure une affaire. En ne prenant pas compte des avertissements des paysans qui lui proposent le gîte et le couvert, en vue d'attendre une météo plus clémente. Il les risque tout deux dans le blizzard, les menant vers une mort certaine.

Dans ces nouvelles, l'écrivain russe n'aborde pas la mort de manière mystique. Il n'y a pas de réponse sur un éventuel « après », on ne sait si ces morts trouvent un peu de quiétude dans le repos éternel. Ce qui importe ce n'est pas comment les hommes devraient envisager leur mort, mais plutôt comment vivre leur vie sans crainte de la perdre.
Une leçon universelle, une leçon d'humilité.
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