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Critique de PatriceG


Tolstoï a écrit plusieurs textes sur la révolution russe, sur les révolutionnaires au début du 20 e siècle, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne met pas la langue dans sa poche.

Ses attaques virulentes s'exercent contre les tsars de Nicolas 1er à Nicolas II, et contre les révolutionnaires de tout poil, dont une partie d'entre eux, il faut le rappeler étaient terroristes.

Ses textes sont d'un vif intérêt à plusieurs titres aujourd'hui :
Ils permettent de comprendre ce qui a conduit la Russie à basculer dans une dictature bolchevique, même s'ils n'expliquent pas tout, mais dès 1905, on voit comment des minorités agissantes vont opportunément exploiter la situation sur le dos du peuple paupérisé à la fois paysan et prolétaire.
Ils permettent d'apprécier les essais de l'auteur qui ont marqué sa période d'écrivain dès les années 1880, relégués dans l'ombre de ses romans universels.
Ils permettent de relativiser en large part sa responsabilité dans la chute du tsarisme où il apparaît clairement comme un réformiste déçu qui monte au créneau en se radicalisant.

Seule ombre au tableau en ce qui concerne le texte présent qui a été écrit lors de l'été 1904 : il a servi de préface à un texte de Tchertkov, la Révolution violente et la libération chrétienne, son disciple, personnage intriguant et trouble qui n'a fait que profiter de la générosité d'un vieil homme et dont la malice a pourri l'ambiance au sein de la famille Tolstoï. A cause de ce sale type, la réputation de Sophie Tolstoï s'en est trouvée altérée dans un contexte révolutionnaire tous azimuts et faisandé où plus tard Lénine n'a fait qu'en recueillir les lauriers.

En fait, apprend-t-on dans son journal, il écrit Sur la Révolution en mai 1904 et n'est pas satisfait de son texte, alors la demande de Monsieur Tchertkov attendra 3 mois. La révolution inspire tellement Tolstoï, il est vrai qu'elle suinte de partout, que les idées lui viennent sans difficulté, lui qui projetait de reprendre la même année les Décembristes laissés pour Guerre et Paix 40 ans plus tôt. L'année 1904 sera l'occasion pour l'écrivain russe d'écrire encore une magnifique nouvelle sur la révolution avec "Le Divin et l'humain", et encore sur la guerre. Il ne chôme pas, il a 76 ans, multiplie les diatribes contre le tsar, se passionne pour la philosophie, le Père Serge réveille ses vieux démons .. Sa santé va mieux, il fait de la marche, du cheval pendant des heures.. Sophie est revenue de Moscou ..

" je n'ai pas achevé ce passage que déjà Plehwe n'est plus là et à sa place on pense nommer quelque autre, probablement encore plus nuisible que Plehwe, parce que, après le meurtre de Plehwe, le gouvernement doit devenir encore plus cruel. "
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