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Critique de PatriceG


Les récits de Sébastopol sont des récits de guerre, mais on voit le jeune romancier tolstoï vouloir à la fois raconter la guerre où il est aux avant-postes en tant qu'officier et à chaque page lui tordre le cou. Quand on entend siffler l'obus dans le bastion retranché de Sébastopol, on sait que l'obus va vaincre les forces russes mais pas le romancier, c'est un romancier qui est en train de naître sous les coups de l'ennemi, plus qu'un reporter de guerre d'un genre nouveau, même si celui-ci est excellent.
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Quand dans les années 1850, Nicolas tolstoï alors officier d'artillerie au Caucase a trouvé son frère à Moscou désoeuvré et l'a sorti de la débauche, disons le mot, en l'enjoignant de le rejoindre pour en découdre avec les montagnards, il ne savait sans doute pas quel salut il apporterait à son jeune frère avec lequel des liens très forts les unissaient, d'autant plus qu'ils étaient tous deux orphelins de mère, puis de père. En tout cas s'il est bien quelqu'un qui devait à l'autre une fière chandelle c'est bien de Léon tolstoï dont il question, la correspondance l'étaye; et puis on verra que son frère aîné comptait énormément pour lui, Il l'immortalisera dans ses oeuvres. L'artiste tolstoï écrira pendant son temps militaire nouvelles et romans qui lui valurent la célébrité en Russie et dont certains ensuite seront connus dans le monde entier : Enfance, Adolescence, La Matinée d'un propriétaire, Jeunesse, le chantier des Cosaques,... de la beauté et la qualité supérieure de tous ces textes de jeunesse, je ne dirai pas qu' elles ont été enfantées dans une certaine souffrance morale, en tout cas, elles appartiennent assurément à celle d' "un génie littéraire tourmenté", comme dira Alain Refalo.

On imagine quelle a pu être la tristesse de tolstoï quand quelques années plus tard, il se rendit à Hyères en compagnie de sa soeur Marie Nicolaevna et ses enfants rejoindre son frère Nicolas, atteint d'un mal profond. Cette fois c'était au tour de Léon de voir son frère dans un drôle d'état, mais cette fois-là ce n'était pas pour un mal être, la tuberculose eut raison de Nicolas, cet homme bon qui voulait tant vivre et qui eut sur Léon la meilleure influence. Il s'éteignit peu de temps après leur arrivée.

Ce fut un des grands drames de la vie de Léon tolstoï, la perte de son frère aîné et on comprend mieux cette histoire de bâton vert qu'avait initié Nicolas qui n'est pas sans rappeler le lierre qui unit les deux tombes des frères Van Gogh à Auvers-sur-Oise..

tolstoï aura ensuite ces mots pour son frère : "Si j'ai quelque chose de bon en moi, je le dois à Nicolas"

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