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Il'â Gal'perin-Kaminskij (Traducteur)
EAN : 9782290339718
124 pages
Librio (10/03/2004)
3.84/5   65 notes
Résumé :

Russie, milieu du XIXe siècle. Nikolegnka vient d'avoir 10 ans. Sa vie de petit garçon est faite de mille impressions vives et contrastées : les tracasseries et les bontés de Karl Ivanovitch,son vieux précepteur, la chasse à courre et les goûters sur l'herbe, sa chère maman jouant du piano, ses jolies petites sœurs et Mimi, leur sévère gouvernante... Mais un jour, il faut quitter ce paradis pour appre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Tolstoï nous raconte son enfance à travers l'histoire d'un garçon âgé de dix ans, Nikolengka. Enfance à la campagne, bercée de douceurs et d'amour. Entouré de sa famille, de sa gouvernante, de son précepteur, et de toute une troupe de serviteurs, il y coule des jours heureux, entre cours, parties de chasse et jeux d'enfants.

Puisqu'il fait partie de la noblesse russe, il devra quitter sa chère campagne pour Moscou, chez sa babouchka, afin de parfaire son éducation.
Jeune garçon sensible et attentif aux gestes et aux sentiments des autres, ce sera une première déchirure que ce grand départ, cette aventure dans un monde inconnu, aux valeurs ancestrales.

Dans cette autobiographie romancée, on ressent toute la sensibilité de Nikonlengka, cherchant à se construire, tiraillé entre ses devoirs et son éducation de noble, et son amour pour les gens simples, qui lui sont chers; sa servante Natalia Savichna et le précepteur Karl Ivanovitch.

Enfance faite de tendresse et d'apprentissages; l'amitié, l'amour. Il se trompe parfois, il en ressent des regrets, car, s'il n'est pas très beau, il est intelligent et bon.

Premiers pas dans la vie, premières interrogations, premiers chagrins. Enfant qui veut devenir grand, qui admire le monde adulte, mais qui comprend déjà que ce dernier n'est pas parfait.
La mort d'un être cher va clore cette enfance riche de tendresse et d'émotions, de découvertes et de déceptions.
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Ce récit d'enfance, en partie autobiographique, renvoie à une période charnière de la vie de Nikolegnka, diminutif de Nikolaï, son narrateur : il est, à onze ans, tout comme son frère Volodia, de deux ans son aîné, à l'âge où il est temps de se rendre à Moscou pour parfaire son éducation lorsque l'on fait partie de la noblesse russe. le récit commence de fait quelques jours avant ce départ pour la ville où tout se joue, amitiés, amours, rencontres dans tous les cas décisives... et se termine à l'apparition d'un deuil terrible, qui conduira notre narrateur vers une adolescence prématurée, finalement douloureuse.

Récit d'enfance et d'apprentissage classique en somme, en ce qu'il se concentre sur ces évènements fondateurs qui permettent au narrateur de se raconter, de donner son point de vue sur eux pour mieux être compris, ensuite, de son lecteur, quant à l'évocation de ses sentiments, de ses comportements, de son caractère futur déjà pressenti - ce récit n'est en effet que le premier volet d'une trilogie qui retrace l'adolescence et le jeunesse du personnage -, Enfance laisse d'emblée poindre de nombreuses qualités quant à la plume du jeune écrivain qu'est alors Tolstoï : un art subtil et mordant du portrait, un lyrisme délicat, mais pas larmoyant, dans l'expression des sentiments, une aisance dans l'enchaînement des péripéties... qui mettent en évidence, tout aussi subtilement, en une centaine de pages, toute la fausseté de son milieu, qui ne vit que d'apparences et d'hypocrisie crasse.

Pour une première incursion dans l'oeuvre du grand romancier, c'est une réussite : m'est avis que je vais me plonger dans une de ses sommes romanesques plus tôt que prévu !
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Ce récit est le premier roman du célèbre écrivain, le premier volet d'une trilogie d'inspiration autobiographique et l'occasion de ses premiers succès littéraires. Plus tard, vers 1883, il rejettera ces écrits, les trouvant bien trop sentimentaux.
Pourtant, c'est une bonne façon d'aborder sa plume, déjà belle et sensible, il exprime des sentiments mais sans rien de larmoyant, sans trop de pathos. Y transparaissent déjà son amour pour les gens du peuple, ordinaires, avec de beaux portraits (la servante Natalia Savichna et le précepteur Karl Ivanovitch) et un sens certain de l'observation des autres et de la construction d'un récit.
Il s'agit plus de quelques souvenirs d'enfance que d'une autobiographie qui par ailleurs n'est pas basée sur des souvenirs véridiques : Tostoï, contrairement à son personnage, avait perdu sa mère à l'âge de deux ans, la figure maternelle est donc ici une pure création littéraire ; son père et son frère sont assez différents aussi de son père et de son frère réels, il semble que le modèle en soit plutôt un voisin et son fils (il faut dire que Tostoï a perdu son père à l'âge de neuf ans, l'année où il est parti pour Moscou).
L''essentiel de ce récit se déroule peu avant son départ avec son frère pour Moscou, prétexte à s'attarder sur ce qu'il va quitter, suivi de quelques épisodes de ses premiers pas dans Moscou avec la découverte des conventions et des belles manières, souvent hypocrites, jusqu'à ce que son enfance s'achève prématurément avec le deuil de sa mère.
C'est un beau récit, mais pas un récit inoubliable, cependant il est très intéressant si on s'intéresse à l'oeuvre et surtout à l'évolution de Léon Tolstoï dans son ensemble.
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A fleur de peau
Enfance est un court roman que Tolstoï a écrit à 24 ans. Il est très largement inspiré de ses souvenirs d'enfance mais ce n'est pas non plus une autobiographie.
Le narrateur, Nikolegnka, se souvient du petit garçon qu'il était à dix ans. Un petit garçon à fleur de peau, vif et hypersensible, timide et susceptible, insouciant et tourmenté...A travers son regard, nous découvrons son petit monde, celui de la noblesse russe aux alentours de 1840 avec la famille, les serfs, les domestiques, la gouvernante, le précepteur étranger...Il y a tout cela, les caftans, les samovars, la chasse à courre mais ce que j'ai préféré, c'est la sensibilité à fleur de peau du petit garçon pas si insouciant que cela même s'il joue, court, rit avec ses frère et soeur, ses cousins et amis. Il sait qu'il va quitter le domaine, pour apprendre les bonnes manières à Moscou, auprès de sa babouchka. Il espionne son petit monde. Il est inquiet à l'idée de perdre son précepteur tant aimé, puis rassuré de le garder, angoissé à l'idée d'être séparé de sa mère qu'il chérit plus que tout au monde, intimidé à l'idée de décevoir sa grand-mère, tourmenté d' avoir commis une grande injustice en rossant un petit garçon pour suivre les autres...Un roman frais et mélancolique à la fois qui m'a touché en plein coeur.

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Un bien beau texte, empli d'émotions. La plume est alerte et élégante. Un grand classique de la littérature russe du 19 ème siècle. A découvrir absolument.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le 12 août 18.., juste trois jours après le dixième anniversaire de ma naissance, celui où je reçus de si beaux cadeaux, le gouverneur Karl Ivanovitch me réveilla d'un grand coup de chasse-mouches, et si gauchement qu'il faillit faire tomber la petite icône suspendue à la tête de mon lit. La mouche, tuée, certes! me tomba sur la face.
Je sortis le nez de mes couvertures assez à temps pour retenir l'image sainte trébuchante, je jetai la mouche à terre et de mes yeux endormis et fâchés je fixai Karl Ivanovitch.
Enveloppé d'une robe de chambre bigarrée, doublée de ouate et entourée d'une ceinture de même étoffe, coiffé d'un bonnet de tricot rouge, le gouverneur arpentait la chambre en longeant le mur et continuait sa chasse aux mouches.
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Maman jouait le deuxième concerto de Field - son professeur. Je sommeillais à demi et, dans mon imagination, glissaient des souvenirs légers, lumineux et transparents. Elle commença à jouer la sonate pathétique de Beethoven, et je me rappelai quelque chose de triste, de pénible, et de sombre. Maman jouait souvent ces deux morceaux, c'est pourquoi je me rappelle très bien les sensations même qu'ils éveillaient en moi. Ces sensations ressemblaient à des souvenirs, mais souvenirs de quoi ? Il semble qu'on se rappelle des choses qui n'ont jamais existé.
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Lorsqu'on essaye d'évoquer l'image d'un être aimé, tant de souvenirs du passé surgissent, que derrière eux, comme derrière les larmes, on la distingue à peine. Ce sont les larmes de l'imagination. Quand j'essaye de me rappeler maman telle qu'elle était à cette époque, je ne me représente que ses yeux bruns, exprimant toujours la même bonté et l'affection, le petit grain de beauté de sa joue, un peu au-dessous de l'endroit où frisottaient des cheveux, son col blanc brodé, sa main fine et maigre, qui me caressait si souvent et que je baisais si souvent ; mais l'expression générale m'échappe.
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J'ai essayé de trouver la vie devant moi joyeuse et j'ai essayé de croire aux discours amicaux avec lesquels Fedor Ivanovitch m'a reçu et de ne pas remarquer le mépris avec lequel les garçons me traitaient, le plus jeune. Je me forçai à croire que c'était une honte pour un grand garçon de fréquenter des filles et qu'il n'y avait rien de bien dans cette vie à l'étage avec l'infirmière. Intérieurement, cependant, j'étais terriblement triste et je savais que je perdais irrémédiablement mon innocence et mon bonheur. Seul le sentiment de ma propre dignité et la conscience que je faisais mon devoir m'ont permis de continuer.

Plus tard dans la vie, j'ai souvent eu à vivre de tels moments au carrefour de la vie où je m'engageais dans une nouvelle voie. Puis j'ai ressenti un chagrin silencieux face à l'irréparabilité de ce que j'avais perdu, et j'ai eu du mal à croire que cela devait être comme ça. Même si j'étais persuadé d'être emmené chez les garçons, la blouse avec les bretelles cousues dans le dos, qu'ils m'ont mise, m'a séparé pour toujours de l'étage supérieur, et ici pour la première fois je n'ai pas trouvé tous ceux avec qui J'avais habité à l'étage, et d'autre part une personne que je ne connaissais pas auparavant. C'était tante F.A. Je me souviens de la dame plutôt petite, trapue, aux cheveux noirs, au bon cœur, gentille et compatissante. Elle m'a mis le vêtement en m'enlaçant, m'enlaçant et m'embrassant et j'ai vuqu'elle ressentait la même chose que moi. Elle était triste, terriblement triste, mais il le fallait.

Pour la première fois, j'ai senti que la vie n'est pas un jeu mais une chose difficile. Est-ce que je ressentirai la même chose quand je mourrai ? Je comprends que la mort ou l'au-delà n'est pas un jeu mais une chose difficile.

5 mai 1878.
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Les gens qui aiment fortement sont seuls susceptibles d’éprouver des douleurs très vives. Et la même nécessité d’aimer leur sert à supporter le chagrin et leur permet également d’en guérir. Pour cette raison, la nature morale de l’homme est plus vivace que sa nature physique : le chagrin ne tue jamais.
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