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Citations sur Un tesson d'éternité (128)

Une brise venue de la côte glisse entre les oliviers, caresse les lauriers roses et les lavandes violettes. Anna s'est assise un instant sur le muret, profitant de la chaleur douce, des reflets argentés et mouvants des feuillages, de sa solitude éphémère. Elle ne s'est jamais habituée à ce luxe. Chaque matin, elle y puise une récompense. Chaque soir, elle y lave les contrariétés de la journée. Il y en a peu, de toute façon.
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Elle a si souvent vu ce regard désemparé. Ce moment précis où les proches, les familles prennent conscience du point de bascule, ce moment où ils commencent à glisser, avalés par un monde inconnu. Cette seconde où ils comprennent qu’eux aussi entrent en détention, d’une certaine manière. Qu’ils ne pourront plus choisir mais devront obéir. Qu’ils n’auront plus la moindre marge de manœuvre mais dépendront d’une organisation obscure, du bon vouloir d’inconnus – quelle qu’ait pu être leur position sociale jusqu’ici. Qu’ils ne pourront rien épargner à ceux qu’ils aiment, ni violence ni souffrance – ou si peu. Qu’ils ne pourront plus les toucher ni les entendre – ou si peu.
Cela, l’avocate ne s’y est jamais habituée. Elle hésite à poser sa main sur le bras d’Anna, elle aimerait la tirer par la manche, la sortir de cet état de sidération, l’écarter de cette vague qui l’emporte, de ce déferlement auquel une mère ou un père n’est jamais préparé et qui noiera bientôt toutes leurs certitudes.
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«  En l’élevant dans un écrin de soie, en éradiquant toute forme de corvée, de risque ou de bataille ,en lui procurant absolument tout sans la moindre contrepartie . Il n’a jamais connu l’effort, l’attente, le besoin ou l’adversité .Il a vogué sur son enfance et son adolescence comme la coque du voilier de luxe glisse paisiblement sur le lagon. Résultat : il ne possède aucune défense, et il a peur de tout, de la contradiction, du conflit, de la douleur , de la difficulté , de l’inconnu . Il a compensé en parlant et en riant plus fort que les autres » ….
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Et le doute formait en elle de microscopiques fissures qui s'étendaient sans bruit, se nourrissant d'elles-mêmes.
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Elle fuit la compagnie de son mari : Hugues éprouve le besoin de parler sans cesse. Les mêmes phrases, parfois reformulées, à propos d'injustice, d'aberration, de jeunesse.
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À certains, les envieux, il doit plaire d’imaginer le ver dans le fruit. Leur famille heureuse et tranquille les irritait, attisait leur frustration. Ils sont rassérénés de constater que personne n’est à l’abri des ennuis, que la roue tourne, que les privilégiés chutent. À d’autres, cela procure une adrénaline bienvenue dans leurs vies rangées, ils se projettent, cela pourrait leur arriver après tout, et puis ils se rassurent, voyons, pas chez eux [...]
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En l’élevant dans un écrin de soie, en éradiquant toute forme de corvée, de risque ou de bataille, en lui procurant absolument tout sans la moindre contrepartie. Il n’a jamais connu l’effort, l’attente, le besoin ou l’adversité. Il a vogué sur son enfance et son adolescence comme la coque du voilier de luxe glisse paisiblement sur le lagon. Résultat : il ne possède aucune défense et il a peur de tout, de la contradiction, du conflit, de la douleur, de la difficulté, de l’inconnu. 
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Les hommes choisissent, ouvrent et servent, les femmes patientent, et si on les oubli, elles sont réduites à prier qu'on veuille bien leur remplir leur verre. Une manière de souligner leur invisibilité et leur inféodation, pense subitement Anna.
pages 188-189.
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Ces règles, aussi absurdes soient certaines d'entre elles, ne la dérangeait pas. Au contraire, elles la rassuraient. D'où Anna venait, le monde n'était pas régi par des règles mais par la loi du plus fort, et le plus fort contrôlait par la peur. Les règles apparaissaient comme des balises sur son chemin, une rampe à laquelle elle pouvait se tenir pour grimper plus vite.
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" Il est déchiqueté par la douleur du manque, le manque de gestes tendres, de gestes simples, le manque de sommeil, de repos, l'absence de couleurs au murs, l'absence des matières, des goûts, des parfums et sons propres à la vie......il est déchiqueté par l'absence de ceux qu'il aime, l'absence de confiance et de paix."
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